1 bébé sur 10 n’a pas de médecin de famille au Québec

1 bébé sur 10 n’a pas de médecin de famille au Québec
1 bébé sur 10 n’a pas de médecin de famille au Québec

MONTRÉAL — Les inégalités demeurent dans l’accès à un médecin, même chez les nouveau-nés. Environ 1 bébé sur 10 n’avait pas de médecin de famille ou de pédiatre au moment où l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a mené une enquête, et cette proportion est beaucoup plus élevée chez les familles à faible revenu ou celles dont les parents sont nés à l’extérieur du Canada.

Le rapport de l’ISQ rendu public mercredi matin indique que 21 % des nouveau-nés n’ont pas de médecin parmi les familles monoparentales du Québec et la proportion est la même pour les familles où les deux parents (ou un parent seul) sont nés à l’extérieur du Canada. Les ménages à faible revenu sont également plus touchés, puisque 20 % des bébés vivant dans ces foyers sont rendus orphelins par les médecins.

« Cela nous amène à croire qu’il existe des inégalités qui commencent très tôt dans la vie des enfants. Reste à savoir si ces inégalités persisteront dans le temps. Nous posons la question à quelques reprises dans notre enquête et nous pourrons suivre l’évolution de cet indicateur au fil du temps», a déclaré Amélie Lavoie, coordonnatrice des contenus et des publications des études longitudinales à l’ISQ, en entrevue.

Au Québec, la majorité des bébés sont considérés comme en excellente santé (72 %) ou en très bonne santé (21 %) par leurs parents. Mais là encore, certains nids familiaux semblent plus touchés par les inégalités sociales. La proportion de bébés perçus comme étant en moins bonne santé, qu’elle soit bonne, passable ou mauvaise, était de 7 % parmi l’ensemble des familles ayant participé à l’enquête.

La perception d’une moins bonne santé du bébé est plus élevée dans les familles monoparentales (12 %) ; ceux dont les parents ou un parent seul sont nés à l’extérieur du Canada (12 %); et les familles à faible revenu (10 %).

L’allaitement maternel en hausse

En revanche, on apprend que la proportion de bébés allaités a augmenté de façon significative au Québec depuis la fin des années 1990. Le taux d’allaitement au cours des quatre premiers mois de la vie a augmenté de 25 points de pourcentage. Plus précisément, il est passé de 41 % chez les bébés nés en 1997-1998 à 66 % pour ceux nés en 2020-2021.

« Étant donné que le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis l’accent, ces dernières années, sur la promotion de l’allaitement maternel dans ses plans de surveillance, il a également mis en œuvre, entre autres, « l’Initiative Amis des Bébés », qui vise à promouvoir l’allaitement maternel dans les hôpitaux. On peut penser que toutes ces initiatives et organisations qui visent à soutenir l’allaitement maternel […] ont favorisé le taux d’allaitement au Québec », a commenté Mme Lavoie.

Le rapport aborde également l’allaitement maternel exclusif, c’est-à-dire l’offre de lait maternel sans le combiner avec d’autres types de liquides ou d’aliments solides. Les résultats montrent que 52 % des bébés nés à l’hôpital ou en maison de naissance en 2020-2021 ont été exclusivement allaités sur leur lieu de naissance. Le ministère de la Santé et des Services sociaux s’est fixé comme objectif d’atteindre une proportion de 75 % dans le cadre de l’« Initiative amis des bébés ».

«Nous ne tenons pas compte dans notre étude que certains bébés peuvent avoir reçu, par exemple, des préparations commerciales pour nourrissons pour des raisons médicales», a expliqué Mme Lavoie. Nous allons avoir une autre enquête qui débutera dans quelques mois ou quelques années et qui permettra peut-être de mieux comprendre ce phénomène.

Pour les quatre premiers mois de la vie du nourrisson, le taux d’allaitement exclusif est passé de 6 % pour les bébés nés en 1997-1998 à 29 % pour l’échantillon 2020-2021.

Le rapport de l’ISQ est issu de l’étude longitudinale « Grandir au Québec » qui suivra plus de 4 000 enfants nés en 2020-2021 jusqu’à l’âge adulte. Une première cohorte de bébés nés en 1997-1998 a fait l’objet du même type d’étude, qui permet de comparer les deux groupes nés à près de 25 ans d’écart.

Bébé dort

Les données recueillies suggèrent que la majorité des bébés dorment suffisamment. La Société canadienne de pédiatrie recommande que les bébés âgés de 5 mois dorment entre 12 et 16 heures. Les trois quarts des nourrissons de l’étude ont respecté cette indication.

Au moment de l’enquête, près de la moitié (49 %) des bébés âgés d’au moins 5 mois dormaient toute la nuit, ce qui signifie qu’ils dormaient au moins six heures d’affilée. Au cours du mois précédant l’enquête, environ 13 % des bébés âgés d’au moins 5 mois ne se sont jamais réveillés pendant la nuit, 52 % se sont réveillés une ou deux fois et 35 % se sont réveillés trois fois ou plus.

« Il semble y avoir une augmentation du nombre de bébés qui se réveillent un peu plus souvent la nuit et une proportion plus faible de bébés dormant 6 à 8 heures d’affilée. On constate que le sommeil des bébés est un peu moins consolidé qu’à la fin des années 1990, mais on ne peut pas comparer à proprement parler. On sent qu’il y a une tendance, mais il y a d’autres études qu’on peut faire au fil des années pour mieux comprendre cette évolution du sommeil», indique Mme Lavoie.

Étonnamment, 62 % des parents perçoivent les réveils nocturnes de leur enfant comme n’étant pas du tout problématique pour eux, et seulement 5 % déclarent que c’est très problématique.

Le contenu sur la santé de la Presse Canadienne est financé grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable des choix éditoriaux.

 
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