une actualité tournée vers l’avenir

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Les oncologues Diana Bello Roufai et Inès Vaz Luiz commentent une sélection d’actualités sur les cancers du sein et de l’ovaire présentées à l’American Cancer Congress (ASCO) 2024 :

  • LE Prix ​​international de mentorat pour les femmes qui luttent contre le cancerdécerné cette année au Dr Inès Vaz Luis

  • des premiers résultats de l’essai DESTINY-Breast06 qui a évalué le trastuzumab deruxtecan (T-DXd) versus chimiothérapie chez des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique hormono-sensible à faible taux de HER2, après un traitement hormonal. [1]

  • l’essai CUPCAKE, mené à l’Institut Curie, étudiant l’utilité clinique de l’ADN tumoral circulant comme outil de détection des rechutes dans le cancer du sein triple négatif.[2]

  • MIRASOL, un essai de phase 3 présenté par le Dr Bello Roufai, qui a évalué le mirvetuximab soravtansine par rapport à la chimiothérapie chez des patientes plus âgées atteintes d’un cancer de l’ovaire résistant au platine avec une expression élevée du récepteur alpha du folate (FRα).[3]

TRANSCRIPTION

Diana Bello Roufai – Bonjour à tous et bienvenue sur Medscape. Nous allons aujourd’hui vous présenter un focus sur quelques données qui ont été remontées lors de cette ASCO 2024 et qui concernent les cancers féminins : les cancers du sein et les cancers gynécologiques. Je suis Diana Bello Roufai, oncologue médical à l’Institut Curie sur le site de Saint-Cloud, et je vous propose de partager ces éléments avec le Dr Inès Vaz Luis, qui est médecin chercheur à l’Institut Gustave-Roussy, et qui est connue à l’échelle internationale pour ses travaux sur la qualité de vie des patientes, notamment atteintes du cancer du sein, et sur la prise en charge post-cancer. Et c’est dans ce cadre qu’elle a reçu, lors de cette ASCO, le prix du mentorat des femmes luttant contre le cancer.

Un prix inspirant pour les mentores féminines

Diana Bello Roufai – Pour ouvrir cette séance, Dr Vaz Luis, pouvez-vous nous faire part de votre ressenti sur ce que représente ce prix de mentorat pour les femmes qui luttent contre le cancer ?

Inès Vaz Luis – Oui, merci pour l’invitation. C’est vraiment un plaisir d’être avec vous. Je pense que ce prix est important, car il met en valeur des femmes comme nous qui travaillent en oncologie et qui évoluent dans le sens de changer le domaine, d’améliorer les soins ; mais surtout ce prix met en valeur une tâche, que je trouve assez particulière, et qui est celle du mentorat, celle de « créer » une jeune génération qui saura faire mieux que nous, plus que nous, et qui pourra vraiment amplifier ce changement de pratique.

J’ai été très touché, c’est un plaisir d’être mentor, j’ai beaucoup de chance d’avoir des gens extraordinaires avec qui je travaille. C’était assez touchant d’être nominée et d’avoir reçu ce prix qui, je pense, peut être assez inspirant pour d’autres femmes comme nous.

Diana Bello Roufai – Et je confirme que c’est vraiment inspirant d’avoir des mentors dans la communauté médicale qui représentent ce que vous représentez, alors merci.

Inès Vaz Luis – MERCI.

DESTINY-Breast06 : un impact sur les futures normes thérapeutiques dans le cancer du sein HR+/HER2-low ?

Diana Bello Roufai – Lors de cette ASCO, nous avons eu les résultats de l’étude DESTINY-Breast06 qui, potentiellement, peuvent avoir un impact sur les futurs standards thérapeutiques dans le cancer du sein HR+/HER2-low. Pouvez-vous commenter cette étude ?

Inès Vaz Luis – En effet, cette étude DESTINY-06 est très intéressante. Il teste l’efficacité du T-DXd dans une phase assez précoce du traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein. Nous disposions déjà de données sur l’efficacité du T-DXd pour la maladie HER2-low, et nous avons ici la confirmation que cette thérapie est également efficace dans les premières lignes de traitement après des traitements par hormonothérapie. C’est aussi une étude qui suggère l’efficacité de ce traitement, même lorsque l’expression de HER2 est très limitée. C’est aussi une donnée assez intéressante, je pense, tirée de cette présentation de l’ASCO. Il s’agit d’une étude confirmatoire dans le sens de l’activité de ce médicament, très transformateur dans la prise en charge du cancer du sein.

Diana Bello Roufai – Assez. Nous espérons un accès précoce potentiel au traitement métastatique de première intention pour les patients HR+/HER2-low. Nous aurons notamment des données confirmatoires à collecter sur la survie globale, puisque pour l’instant nous ne disposons que de données de PFS (survie sans progression) et qui pourront probablement consolider le signal.

CUPCAKE : l’importance du suivi des patients

Diana Bello Roufai – Une autre étude au design original a été présentée lors de cette ASCO : l’essai CUPCAKE, qui porte sur l’impact de l’ADN tumoral circulant utilisé comme outil de suivi chez les patients triple négatif, et qui peut être associé à un TEP scanner, avec un biomarqueur innovant – FAPI [f ibroblast activation protein inhibitor] – l’objectif étant a priori de pouvoir identifier précocement les risques de rechute chez les patients triple négatif, patients à haut risque. Pouvez-vous également nous donner votre impression sur la conception de cette étude qui vient d’ouvrir ?

CUPCAKE est une étude qui répond à un besoin énorme, celui d’un changement dans la prise en charge et le suivi de nos patients.

Inès Vaz Luis – Oui. Je pense que c’est vraiment une étude qui répond à un besoin énorme, celui d’un changement dans la prise en charge et le suivi de nos patients. Actuellement, nos normes de soins pour le cancer du sein précoce reposent sur des études assez anciennes. Et cette étude permet d’émettre des hypothèses avec des technologies assez innovantes : ADN circulant, imagerie innovante… Je pense qu’elle peut effectivement changer la façon dont nous suivons nos patients, elle peut nous aider à intercepter précocement les rechutes chez ces patients, notamment ceux avec maladie triple négative. Il s’agit donc bien d’une étude qui, je l’espère, pourra recruter rapidement des patients et démontrer (ou non) le bien-fondé de ces nouvelles approches. Il s’agit d’un besoin énorme dans les domaines de survie (survie) et suivi (suite)… Je pense qu’il va y avoir plusieurs études de ce genre et celle-là mérite félicitations, donc bravo à l’Institut Curie, bravo aux enquêteurs d’avoir ouvert cette étude.

Diana Bello Roufai – Il s’agit bien d’une étude multicentrique, avec 450 patients prévus, et qui pourrait changer radicalement les standards du suivi de ces patients avec des outils innovants.

MIRASOL : focus sur une population moins représentée dans les essais, les plus de 65 ans

Diana Bello Roufai – Toujours dans le domaine des cancers féminins, on peut également citer quelques études qui ont été présentées en oncogynécologie. Nous avons notamment présenté une mise à jour de l’étude de phase 3 MIRASOL, présentée à l’ASCO l’année dernière et qui a démontré un bénéfice en survie globale dans la population de patientes suivies pour un cancer de l’ovaire. résistant au platine. Il s’agit de pathologies au pronostic extrêmement grave pour lesquelles nous ne disposions jusqu’à présent que de chimiothérapies aux bénéfices limités. Et dans la population de patients qui ont une tumeur surexprimant les récepteurs alpha du folate, nous avons constaté un bénéfice majeur.

Cette année, nous avons rapporté des données sur la population de plus de 65 ans et ces données confirment celles que l’on connaît, à savoir que même dans la population âgée on gagne en survie, et surtout, avec un profil de toxicité qui est satisfaisant, puisque meilleur que la chimiothérapie. . Ainsi, dans les cancers féminins en général, il existe encore de nombreux signaux favorables, tant en termes de stratégie thérapeutique que de modalités de suivi et de prise en charge post-cancer.

Inès Vaz Luis – Oui. Si je me permets de faire un commentaire sur cette dernière étude – même si je ne traite pas du tout le cancer de l’ovaire – je pense que ces approches sont assez intéressantes : nous regardons des populations qui ne sont habituellement pas représentées dans les études cliniques. C’est vraiment une étude qui nous donne des preuves dans une tranche d’âge souvent sous-représentée ; cela nous permettra de traiter ces populations plus âgées avec plus de confiance.

C’est une étude qui nous fait réfléchir sur le fait que les essais doivent inclure des populations représentatives et qu’il faut essayer d’apporter des progrès à tous les patients.

C’est un véritable défi pour l’oncologie moderne de pouvoir inclure ces patients [âgées] dans les études en cours.

Diana Bello Roufai – C’est en effet un écueil des études anciennes qui, finalement, sous-représentaient les populations âgées. Et c’est un véritable défi pour l’oncologie moderne de pouvoir inclure ces patients [âgées] dans les études en cours et pouvoir surtout disposer de données tant sur l’efficacité que sur la tolérance qui permettent de mieux les suivre.

Merci beaucoup Dr Inès Vaz Luis pour ce retour, pour tous ces commentaires très pertinents et très éclairants, et encore félicitations pour votre prix.

 
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