Le rôle surprenant d’un organe habituellement sous-estimé pourrait changer notre approche des lésions cérébrales après un arrêt cardiaque.
EMBO Médecine Moléculaire révèle une avancée majeure : des scientifiques chinois sont parvenus à réanimer des cerveaux de porcs une heure après un arrêt cardiaque. Cette prouesse repose sur un apport hépatique innovant.
L’expérience, réalisée à l’Université Sun-Yat-sen, met en évidence l’impact du foie sur la santé cérébrale post-réanimation. En ajoutant cet organe au système de perfusion normothermique, les chercheurs ont constaté une réduction des lésions cérébrales. Quand le cerveau est privé deoxygène suite à un arrêt cardiaque, les lésions se développent rapidement. En France, seulement 5 % des victimes d’un arrêt cardiaque survivent sans séquelles, selon le ministère de la Santé. Pour tester leur hypothèse, les scientifiques ont isolé des cerveaux de porcs et simulé un arrêt cardiaque. Par la suite, ils ont connecté les cerveaux à une perfusion normothermique (pour imiter la circulation du sang et de l’oxygène). Certains cerveaux étaient reliés, en plus du dispositif de perfusion, à un foie fonctionnel. Les chercheurs ont ainsi pu constater une nette différence : les cerveaux connectés au foie étaient plus résistants aux dommages et maintenaient une activité électrique stable par rapport aux cerveaux connectés uniquement au dispositif de perfusion.
Le foie, grâce à ses fonctions métaboliques, produit des molécules protectrices comme les corps cétoniques. Ces substances pourraient servir d’alternative énergétique en cas de manque de glucose. Les résultats montrent que le foie réduit l’inflammation et limite le gonflement du cerveau. Les neurones du cortex et de l’hippocampe, souvent touchés en premier, se sont révélés beaucoup moins endommagés.
– La zone d’infarctus du lobe frontal et laadhésion Les cellules immunitaires du lobe temporal ont augmenté dans les cerveaux ischémiques en présence d’ischémie hépatique concomitante.
– Ex vivo, la présence d’un foie fonctionnel a amélioré la viabilité neuronale, la cytoarchitecture et l’activité électrocorticale après une lésion cérébrale par arrêt cardiaque.
– Les analyses transcriptomiques et métabolomiques suggèrent que le foie protège contre les lésions cérébrales après un arrêt cardiaque en augmentant la production de corps cétoniques.
Bien que cette technique ne soit pas encore applicable à l’homme, elle ouvre des perspectives pour allonger la fenêtre de réanimation et ainsi augmenter les chances de survie.
Comment le foie protège-t-il le cerveau après un arrêt cardiaque ?
Le foie est un organe vital, central dans métabolisme et détoxification du corps. Lors d’un arrêt cardiaque, il joue un rôle clé dans la production de molécules, comme les corps cétoniques, qui remplacent le glucose comme Source d’énergie.énergie pour le cerveau.
En réduisant l’inflammation et en purifiant le sang, le foie contribue à limiter les lésions cérébrales après un arrêt cardiaque. Son action ralentit les processus de dégradation neuronale, permettant une réanimation plus efficace du cerveau tout en préservant sa structure et sa fonction.
Quelle est l’importance de la fenêtre de réanimation après un arrêt cardiaque ?
La fenêtre de réanimation désigne la période critique pendant laquelle les chances de rétablissement fonctions vitales d’un patient après un arrêt cardiaque sont maximales. Généralement, cette fenêtre ne dure que quelques minutescar après ce délai, le cerveau commence à subir des dommages irréversibles dus au manque d’oxygène.
Si le flux sanguin n’est pas rétabli rapidement, les cellules nerveuses commencent à mourir, entraînant de graves dommages, voire la mort. Des progrès récents, comme ceux réalisés par des chercheurs chinois, montrent qu’en élargissant cette fenêtre grâce à des interventions spécifiques, il pourrait être possible d’améliorer les taux de survie et les résultats neurologiques chez les victimes d’un arrêt cardiaque.