Le tabac, l’alcool, les aliments transformés et les combustibles fossiles sont à l’origine de 2,7 millions de décès prématurés évitables chaque année

Le tabac, l’alcool, les aliments transformés et les combustibles fossiles sont à l’origine de 2,7 millions de décès prématurés évitables chaque année
Le tabac, l’alcool, les aliments transformés et les combustibles fossiles sont à l’origine de 2,7 millions de décès prématurés évitables chaque année

Chaque année en Europe, 2,7 millions de décès sont causés par le tabagisme, l’alcool, les énergies fossiles et les aliments transformés, a indiqué ce mercredi 12 juin l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport sur les déterminants des ventes des maladies non transmissibles. Elle exhorte les gouvernements à imposer une réglementation plus stricte de ces produits nocifs pour la santé et mettant en danger les systèmes de santé.

Les déterminants commerciaux de la santé font référence à l’impact des acteurs commerciaux, de leurs produits et de leurs pratiques sur la santé. Certaines de ces industries : le tabac, l’alcool, l’agroalimentaire ou encore les énergies fossiles déploient de nombreuses stratégies pour entraver la mise en œuvre de politiques liées aux maladies non transmissibles (cancers, maladies respiratoires et cardiovasculaires, diabète, etc.) causées par leurs produits.

Le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a déclaré : « Les tactiques de ces industries consistent notamment à exploiter les personnes vulnérables au moyen de stratégies de marketing ciblées, à tromper les consommateurs et à diffuser de fausses allégations sur les avantages de leurs produits ou sur leurs certifications environnementales. »

Les maladies non transmissibles, première cause de décès en Europe

Ainsi, le rapport estime que le tabac, les énergies fossiles, les aliments ultra-transformés (UPF) et l’alcool sont responsables de plus de 7 400 décès chaque jour dans les 53 États de la région Europe de l’OMS. Dans l’ensemble, ces quatre secteurs sont à l’origine d’environ 2,7 millions de décès prématurés évitables chaque année dans la région, soit environ un quart (24,5 %) de l’ensemble de la mortalité.

Le rapport de l’OMS souligne l’importance de reconnaître et de lutter contre les influences commerciales sur la santé publique, en soulignant que les mesures politiques et réglementaires sont essentielles pour réduire les conséquences néfastes de certains acteurs économiques à l’origine de maladies non transmissibles.

Les activités des lobbies du tabac ont eu un impact significatif en retardant la mise en œuvre de politiques de santé publique efficaces, en minimisant les taxes sur le tabac et en réduisant les restrictions sur la publicité en faveur du tabac. Ces lobbys ne se limitent pas aux activités nationales, mais exercent également une influence sur les réglementations internationales. Ils cherchent à influencer les négociations et les décisions au sein des organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Convention-cadre pour la lutte antitabac (FCTC).

Malgré les risques sanitaires, seule une minorité de pays européens ont mis en œuvre de bonnes mesures dans les lieux sans tabac, ou ont adopté toutes les bonnes pratiques en matière de lutte antitabac énoncées dans la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. lutte antitabac (CCLAT). Les efforts visant à rendre les produits moins attrayants grâce à un emballage neutre ou à réduire l’accessibilité par des augmentations de taxes échouent donc souvent. C’est notamment le cas pour l’alcool ou encore pour l’étiquetage des aliments grâce aux nutriscores.[1]

L’OMS rappelle que le tabac est responsable de plus d’un million de décès par an en Europe, soit environ 10 % de tous les décès dans la région imputables à ce seul facteur de risque. Les combustibles fossiles jouent également un rôle important, causant près de 600 000 décès chaque année, soit environ 5 % de tous les décès. L’alcool est responsable de plus de 400 000 décès par an. Enfin, plus de 350 000 décès sont attribués à une consommation excessive de viande transformée, de boissons sucrées et d’aliments gras et salés.

Pratiques commerciales similaires

Ces acteurs économiques mis en avant dans le rapport s’engagent dans des pratiques presque identiques pour façonner les environnements structurels, politiques et informationnels à leur avantage. Leurs principaux objectifs sont de générer des profits, de maximiser les ventes de produits et de stimuler la consommation. Ces industries dépensent des moyens considérables pour s’opposer aux politiques de santé publique, elles s’efforcent de diffuser des données scientifiques qui leur sont favorables tout en taisant les conflits d’intérêts. Leurs actions renforcent les inégalités sociales de santé. Enfin, ils externalisent les coûts liés aux dommages causés par leurs produits sur la santé humaine et environnementale et ils augmentent considérablement le fardeau des maladies non transmissibles dans les systèmes de santé.

Vers la mise en place de réglementations plus strictes

Les recommandations du rapport exhortent les gouvernements européens à imposer des réglementations plus strictes sur la commercialisation de produits nocifs pour la santé. Ils appellent à limiter les pratiques monopolistiques et à protéger les politiques publiques du lobbying de ces acteurs puissants, et à donner la priorité à la santé publique plutôt qu’aux intérêts sectoriels de ces agents économiques. L’action réglementaire est encore plus cruciale à l’ère de la mondialisation, où les accords commerciaux internationaux et les intérêts économiques transnationaux peuvent entraver les efforts visant à protéger la santé publique.

Pendant trop longtemps, nous avons considéré les facteurs de risque comme relevant principalement de choix individuels. Nous devons recadrer le problème comme un problème systémique, dans lequel les politiques doivent lutter contre les « environnements de surconsommation », restreindre la commercialisation et mettre fin à l’ingérence dans l’élaboration des politiques. » a rappelé Frank Vandenbroucke, vice-Premier ministre belge.

L’article 5.3 de la CCLAT vise à protéger les politiques de santé publique de l’influence de l’industrie du tabac. Il recommande de limiter et de rendre transparentes les interactions avec cette industrie, de rejeter les partenariats non contraignants, d’éviter les conflits d’intérêts, d’assurer la transparence des interactions nécessaires et de refuser les financements et les dons de l’industrie. le tabac. Cette approche peut être appliquée à la lutte contre les maladies non transmissibles en protégeant les politiques de santé publique des influences néfastes, en maintenant la transparence, en évitant les conflits d’intérêts et en retenant le financement des industries contribuant aux MNT.

Enfin, le rôle crucial de la société civile dans l’adoption et la mise en œuvre des politiques publiques est rappelé. Certains pays ont ainsi obtenu des résultats positifs malgré une forte opposition de l’industrie. Récemment, la mobilisation nationale et internationale des organisations de la société civile a contribué à l’adoption d’une législation antitabac en Slovénie. En Estonie, une coalition de partenaires du secteur de la santé, parmi lesquels des dentistes, des infirmières et des médecins, a contribué à faire progresser la législation sur la taxation des boissons sucrées.

©Génération sans tabac

DT


[1] Anna Bawden, Denis Campbell, Le tabac, l’alcool, les aliments transformés et les combustibles fossiles « tuent 2,7 millions d’années en Europe », The Guardian, publié le 12 juin 2024, consulté le 12 juin 2024

Comité national contre le tabagisme |

 
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