Harry Potter, potion magique pour le tourisme au Royaume-Uni

Harry Potter, potion magique pour le tourisme au Royaume-Uni
Harry Potter, potion magique pour le tourisme au Royaume-Uni

« En position, et on dit ‘fabulo Rosso !’ », raconte Sam Thorne, guide du circuit « The Potter trail » auprès d’une vingtaine de fans du célèbre petit sorcier. Chacun répète la formule en frappant l’air avec une baguette magique improvisée, avant de reprendre son exploration d’Edimbourg.

Des touristes attendent d’entrer dans un magasin Harry Potter sur Victoria Street, qui aurait inspiré le Chemin de Traverse dans les livres Harry Potter, le 5 juin 2024 à Édimbourg. (Photo d’Andy Buchanan / AFP)

AFP

Les fans de la saga fantastique affluent des quatre coins de la planète vers l’Écosse et le Royaume-Uni, générant des milliards de livres de revenus, une manne qui ne fait que croître près de 30 ans après la sortie des premiers tomes, malgré les positions controversées de ses auteur, JK Rowling.

« Ici, vous rencontrerez le tombeau de Voldemort… », le terrifiant méchant de l’épopée, poursuit le guide, devant son groupe de touristes de tous âges.

Ils traversent le cimetière Greyfriars, où les tombes portent des noms similaires à plusieurs personnages créés par JK Rowling, même si cette dernière n’a jamais avoué s’en être inspirée.

Kate Merson, 43 ans, fait partie de la visite, avec son mari et ses deux enfants. Elle est venue à Édimbourg pour le travail, mais comme beaucoup d’Américains, elle profite de l’occasion pour explorer ses racines écossaises et pour satisfaire la « Pottermania » de sa fille de neuf ans.

A 20 livres (23 euros) conseillées par personne et plusieurs dizaines de participants à chaque fois, ces visites guidées d’une heure et demie dans les rues gothiques de la capitale écossaise rapportent de gros profits.

Le « Potter trail » (ou Potter’s Path) mené par Sam Thorne se termine sur la rue Victoria multicolore et très photographiée devant… deux magasins de marchandises.

Briya Maru, une Indienne de 27 ans vivant à Toronto, fait la queue sous la pluie devant l’un d’eux, aux côtés d’une quinzaine d’autres aficionados, le portefeuille grand ouvert.

Même si à Toronto elle avoue pouvoir trouver toutes sortes de produits dérivés, “c’était symbolique pour moi de les acheter ici, dans la ville de Harry Potter”, où JK Rowling a écrit la saga qui a fait d’elle une milliardaire.

Dans la boutique Enchanted Galaxy, il faut compter au moins 40 livres (47 euros) pour une baguette « magique » en plastique et 650 livres (763 euros) pour une édition limitée d’une sculpture d’un personnage des films.

Moteur du tourisme

“Le magasin se porte bien, Harry Potter est de plus en plus populaire”, constate la gérante Monica Alsina, qui refuse de dévoiler son chiffre d’affaires.

S’il n’y a pas de nouveaux films ou livres, l’intérêt a été éveillé ces dernières années par un jeu vidéo qui a fait un carton, une pièce de théâtre désormais classique du « West End » de Londres, et le film « Les Animaux Fantastiques », une histoire satellite. de la saga, attend une série TV en préparation.

Et surtout, la famille des fans s’agrandit : la première génération « initie désormais ses enfants aux livres », poursuit Monica Alsina.

“Harry Potter est un moteur fantastique pour le tourisme en Ecosse”, a déclaré à l’AFP Jenni Steele, de l’agence de promotion Visit Scotland.

Le tourisme est l’un des secteurs à la croissance la plus rapide en Écosse, contribuant à hauteur de 4 milliards de livres sterling à l’économie locale par an.

Mais les fans du petit sorcier se ruent aussi en Angleterre, à York, dans la région des Cotswolds, à Oxford ou à Londres, pour découvrir les lieux de tournage.

Sans oublier la visite d’une attraction des studios Warner dans les coulisses du tournage, visitée par 19 millions de personnes depuis son ouverture il y a douze ans. À 53 livres le ticket d’entrée minimum, la barre du milliard de dollars de revenus est dépassée.

Pour l’instant, les polémiques autour des positions jugées transphobes de JK Rowling – ce que l’auteur nie – lui ont valu de nombreuses critiques et un désaveu de la part des principales stars des films de la saga, mais n’ont pas fait baisser les ventes. .

Sam Thorne parle de « trahison », car l’univers d’Harry Potter était perçu comme accueillant pour ceux qui se sentent différents, alors que les personnes transgenres constituent « déjà l’une des communautés les plus stigmatisées ».

Mais aucun effet négatif sur les inscriptions aux visites. “Nous ne sommes pas d’accord avec elle mais ne voyons aucun impact” sur les ventes, ajoute Monica Alsina.

© Agence France-Presse

 
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