Se sentir fatigué pendant la journée est à première vue une situation anodine, qui traduit un besoin de repos important. En réalité, cette somnolence pourrait être le signe d’un problème plus grave pour une partie de la population.
Dans une étude publiée mercredi 6 novembre 2024 dans la revue Neurologiedes chercheurs ont en effet révélé que cette somnolence, lorsqu’elle survient à un âge avancé, pourrait être liée à un risque plus élevé de développer une maladie pouvant conduire à la démence.
Démence doublement diagnostiquée chez les personnes atteintes du syndrome de risque moteur cognitif
Pour cette étude, 445 adultes âgés en moyenne de 76 ans ont marché sur des tapis roulants afin que leur démarche initiale soit enregistrée. Ils ont ensuite été évalués chaque année de 2011 à 2018.
Les chercheurs ont également collecté des données annuelles sur les souvenirs des participants concernant la qualité de leur sommeil au cours des deux semaines précédant les évaluations, en se concentrant sur plusieurs composantes du sommeil, notamment le dysfonctionnement diurne.
Ils ont trouvé que 35,5 % des participants souffrant de somnolence diurne excessive et d’un manque d’enthousiasme ont développé un syndrome de risque moteur cognitifcontre 6,7% des personnes ne souffrant pas de ces problèmes.
Dans le détail, 36 participants ont développé un syndrome de risque moteur cognitif. Aussi, parmi les composantes du sommeil, seul le dysfonctionnement diurne était associé à un risque 3,3 fois plus élevé de développer un syndrome de risque moteur cognitif.
Ce syndrome de risque moteur cognitif se caractérise par une vitesse de marche lente et des plaintes de problèmes de mémoire chez les personnes âgées qui ne souffrent pas de démence ou de handicap moteur. Le risque de développer une démence fait plus que doubler chez les personnes qui en sont atteintes.
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Un pas vers une intervention plus précoce ?
Cette étude a élargi les recherches sur le sujet. Jusqu’à aujourd’hui, on sait peu de choses sur la relation entre certains aspects du sommeil et les syndromes de démence.
Cependant, il est important d’établir un lien entre les troubles du sommeil et le syndrome de risque moteur cognitif, car cela pourrait permettre une intervention précoce. Les soignants pourraient ensuite interroger les patients sur leurs habitudes de sommeil et examiner leur vitesse de marche.
Cette étude présente cependant certaines limites. Les mesures du sommeil ont en effet été réalisées par les participants et non par les scientifiques. Les rapports peuvent donc être déformés par des personnes ayant des problèmes de mémoire.
Les auteurs concèdent que même si la durée de leurs travaux, de l’ordre de 3 ans, est plus longue que celle de certaines études antérieures, la période de suivi reste courte.
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