Bob Log III, le retour du bluesman casqué

Bob Log III, le retour du bluesman casqué

Publié aujourd’hui à 18h20

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« Je conduis, je joue de la guitare, je remonte dans la voiture, je conduis encore, je joue plus de guitare. Parfois ma copine m’accompagne, parfois ma sœur. Bien souvent, il n’y a que moi et le canard en caoutchouc. Bienvenue dans Bob Log III, répondant à la question « Que faites-vous en ce moment ? »

Ne pas aller. La guitare, c’est parce qu’il en joue, et plutôt très bien, même si tous les albums de l’Américain, bruts à souhait, ne rendent pas strictement justice à la précision échevelée de son jeu. La voiture, ce sont les 150 concerts auxquels il assiste par an, partout dans le monde, et notamment à Crissier le samedi 8 juin lors du Blues Rules Festival. Le canard en caoutchouc ? Eh bien… «C’est mon manager, un canard gonflable géant que je remplis de prosecco et où le public vient boire.» Donc.

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Bob Log III ne pourrait être qu’une énorme absurdité, à moitié fausse. Son caractère est en tout cas proche de sa nature joueuse, lui qui rit beaucoup au téléphone. Et qui précise sa mission : rendre la guitare la plus festive possible. “Un bon concert, c’est quand le public a entendu la meilleure musique et a tellement souri que ses muscles du visage lui font mal.” La raison pour laquelle l’Américain de 53 ans cache le sien sous un casque de motard, avec un combiné téléphonique en guise de micro ?

Grosse caisse

« Franchement, ce n’est pas évident de jouer de la grosse caisse avec le pied droit, d’une cymbale avec le gauche, en plus de la guitare et du chant. Je dois faire une grimace assez stupide quand je joue, on ne perd rien à ne pas le voir. Et puis, ça me permet de m’enfermer dans mon monde, là où j’ai envie d’être, cet endroit hors du temps, perdu dans la chanson. Les musiciens l’utilisent parfois. Quand je ferme mes écouteurs, je m’y retrouve immédiatement. C’est au-delà d’un gadget, je ne pense pas que j’aimerais jouer tête nue un jour.

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Chez Blues Rules, on vénère le son le plus brut venu du Mississippi, dont les meilleurs bretteurs du delta font régulièrement le déplacement à Crissier. Blanc né à Chicago, arrivé à la fin du siècle dernier par la voie du lo-fi et du garage rock, Bob Log III ne coche pas les cases de l’hygiénisme culturel anglo-saxon qui lui interdiraient d’honorer cette tradition. Heureusement, la Gibson se bat. « Je suis de l’école du rock’n’roll, Chuck Berry, Screamin’ Jay Hawkins, qui s’inspire du delta blues sans prétendre en jouer. Je ne vais pas faire semblant de chanter la misère de mon enfance alors que ma seule préoccupation était d’avoir une pièce de monnaie en poche pour un flipper.

D’AC/DC au Mississippi

A cette époque, le gamin craque pour la guitare d’AC/DC, pour son jeu tranchant mais aussi pour son côté ludique. « Porté par Angus Young, cet instrument me semblait être la chose la plus drôle au monde. Ensuite, la technique de jeu du «finger picking» (ndlr : aux doigts, sans médiator) de « Mississippi » Fred McDowell m’a fasciné. Je voulais réunir les deux aspects. Mais une bonne guitare passe toujours avant les bêtises. Quand je fais monter sur scène des filles ou des gars qui s’assoient sur ma jambe pendant que je joue, c’est amusant mais c’est aussi un vrai défi de ne pas perdre le rythme !

Autre jeu très apprécié : son « Boob in Scotch », où la personne, homme ou femme, vient tremper son téton dans le whisky du musicien pendant que celui-ci joue la chanson du même titre. « J’y joue encore, mais moins souvent. Le smartphone a tué beaucoup de spontanéité. C’est fou combien de bêtises les gens faisaient en concert et qu’ils n’osent plus, de peur que leur patron ne voie la vidéo lundi matin.»

L’interaction avec votre public ne se limite pas aux concerts. Site Web de Bob Log III propose des cours particuliers par vidéoconférence (100$ de l’heure c’est bien) et il est possible de faire don d’un plein d’essence pour le musicien en déplacement. « C’est précieux. Habituellement, lorsque je rends la voiture de location, l’employé qui vérifie le kilométrage éclate de rire.

Pendant la pandémie, l’Américain vivant en Australie a rempli son frigo de chansons d’anniversaire. « J’ai appris que les célébrités gagnent énormément d’argent en disant « joyeux anniversaire » à des inconnus. Quelle arnaque ! Je vais leur composer une chanson entière. J’en ai fait 500, et des bons. Ils sont même sortis sur disque – pas tous ! J’en joue certains en concert. Rendez-vous samedi à Crissier, les oreilles tendues et les tétons frémissants.

Blues Rules Crissier, parc Montassé. Vendredi 7 et 8 juin. Portes 17h Concert de Bob Log III samedi. www.blues-rules.com

François Barras est journaliste à la section culturelle. Depuis mars 2000, il raconte la musique actuelle, passée et peut-être future.Plus d’informations

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