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Du 4 au 10 novembre 2024, c’est la Semaine de sensibilisation à l’infertilité ! De nombreuses conférences sont organisées partout en .

Qu’est-ce que le stress ?

Stresserd’un point de vue biologique, la réponse du corps à toute sollicitation extérieure est-elle ressentie comme menaçante, c’est une réaction d’adaptation du corps pour maintenir l’équilibre de l’état interne. En présence d’un facteur de stress aigu, les processus physiologiques répondent à une urgence de survie de l’individu, favorisant le cerveau, le cœur, les muscles et, en fait, des fonctions moins vitales comme celle de la reproduction sont affectées. au repos. En cas de stress chronique, les capacités de l’organisme peuvent être dépassées et le système de régulation devient inefficace. Le corps est constamment activé, il entre alors dans une phase d’épuisement. explains Doctor Véronique Bellec.

« Les sources de stress peuvent être liées à des événements, et sont donc identifiables : un déménagement, un grand voyage, mais surtout les périodes difficiles à vivre sur le plan émotionnel : deuils, inquiétudes pour la santé d’un proche, pression au niveau émotionnel. travailler, changer de professionnel », continue-t-elle.

Elle peut aussi être chronique et être liée à des peurs conscientes ou inconscientes. « Leurs origines peuvent être liées à un événement émotionnel fort vécu dans l’enfance, l’adolescence ou la vie de jeune adulte, ou transmis de manière transgénérationnelle. »souligne le médecin. “Ainsi toute forme d’abandon, de violence ou d’agression sexuelle vécue peut être à l’origine d’une peur inconsciente d’accoucher.”

Quoi qu’il en soit, toutes ces sources de stress, qu’elles soient occasionnelles ou chroniques, peuvent avoir un impact sur la fertilité des femmes et des hommes. Et comme nous le savons déjà, cela a déjà une influence sur notre santé mentale et physique en général.

Stress et infertilité : quel est le lien entre les deux ?

Nos vies bien remplies, notre charge mentale, notre travail, notre vie sociale… peuvent parfois nous rendent moins disponibles émotionnellement… et physiquement. “Chacun d’entre nous, homme ou femme, a pu expérimenter à quel point la fatigue et le stress altèrent notre libido et notre activité sexuelle, au point de créer des “pannes” chez l’homme”explains Véronique Bellec.

Dans le cadre d’une étude publiée en 2016 dans la revue scientifique Annals of Epidemiology, des chercheurs ont démontré que le stress pendant la période d’ovulation réduit les chances de concevoir un enfant de 40 à 45 %.

1 – Stress : quel impact sur la fertilité féminine ?

Du côté des femmes, on peut observer “de la changements dans leurs cycles lors d’un grand changement ou lorsqu’ils vivent des émotions intenses », décrit le spécialiste. En effet, « Lorsqu’une femme est soumise à un stress occasionnel ou à une période de stress prolongée, son système hormonal peut mal tourner au point que l’ovulation ne se produit pas, ou qu’elle se produit de manière aléatoire », continue-t-elle.

L’ovulation elle-même est perturbée : il peut y avoir une diminution de l’hormone lutéinisante (LH), qui déclenche l’ovulation, et de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), nécessaire à la maturation des follicules ovariens. Ces éléments sont susceptibles de diminuer la qualité des ovocytes et donc d’impacter la fertilité de la femme.

« Sur le plan physiologique, une des réponses de l’organisme au stress est un spasme de la paroi des vaisseaux capillaires qui irriguent les ovaires et la paroi de l’utérus. Ainsi l’apport d’hormones véhiculées par le sang est réduit et altère les fonctions de maturation ovocytaire, d’ovulation, d’implantation chez la femme », souligne le spécialiste.

« Le stress réduit la mobilité des trompes, ce qui perturbe le transport de l’ovule et du sperme. De plus, le stress modifie les réponses immunitaires particulièrement impliquées lors de l’implantation de l’embryon dans l’utérus maternel. “, notes Véronique Bellec.

2 – Stress et fertilité masculine : n’oubliez pas les hommes !

Les hommes sont aussi concernés ! En effet« Un stress violent peut entraîner l’arrêt de la production de spermatozoïdes. Cette fonction reprendra lorsque la cause du stress sera supprimée », indique le spécialiste. Et, tout comme pour les femmes, cela peut empêcher la bonne irrigation des vaisseaux capillaires liés aux testicules, ainsi que l’apport d’hormones véhiculées par le sang. Le flux des hormones gonadotrophines, FSH et LH, sécrétées par l’hypophyse peut être dérégulé : ainsi la spermatogenèse sous l’action de la FSH et la production de testostérone sous celle de la LH peuvent être affectées.

3 – Quel impact sur les parcours de procréation médicalement assistée (PMA) ?

“Ces réponses physiologiques et biologiques au stress seront les mêmes que celles qui risquent d’impacter les performances des traitements de fertilité, qu’il s’agisse d’insémination artificielle ou de fécondation in vitro”, note Véronique Bellec. Et ce, tant du côté féminin que masculin.

En effet, « L’homme est également impacté : lors du traitement par PMA, les biologistes de la reproduction ont observé une diminution statistique de la qualité du sperme lorsque l’homme prélève son échantillon le jour du prélèvement des ovocytes de sa femme. Cette baisse de qualité est directement attribuée au stress vécu dans cette situation particulière », précise-t-elle.

« Les périodes de grand stress (professionnel, familial, deuil…) ne favorisent pas l’arrivée d’une grossesse. Il faudra peut-être donnez-vous du tempsen aucun cas il ne faut s’inquiéter du fait qu’une grossesse mettra beaucoup de temps à arriver dans de telles circonstances », insiste le docteur Bellec.

Apprendre à écouter ses besoins et à prendre soin de soi est essentiel. Un soutien extérieur peut être nécessaire », continue-t-elle. Parfois, reporter la conception d’un bébé de quelques mois, pour se laisser le temps de se recentrer sur soi (et sur son couple si nécessaire), peut s’avérer bénéfique.

Gérer et réduire le stress passe avant tout par un mode de vie sain comme une alimentation équilibrée et une activité physique (douce ou plus active, selon vos envies). « Il s’agit de retrouver le plaisir des loisirs, des sports favoris ; prendre soin de son corps, se faire masser ; reprendre une pratique artistique ; se mettre à la méditation, au yoga, au qi gong ; ou toute autre activité qui nous tente… », explique-t-elle.

Éliminer 100% de son stress est utopique, mais il est réaliste d’apprendre à mieux le gérer et le réduire. Pour cela, il est également possible de se faire accompagner par un professionnel de la santé mentale :« il existe de nombreuses ressources pour comprendre les origines de nos peurs et résoudre les éventuels obstacles « psychogènes » à notre fertilité », explique Véronique Bellec. Et là, plusieurs options s’offrent aux couples : la psychothérapie, la somathérapie ou encore l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou, en français : désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires). Les médecines alternatives, comme l’hypnose, la sophrologie, la relaxation ou la cohérence cardiaque, ont également porté leurs fruits.

Évidemment, il y aura toujours du stress dans nos vies. C’est inévitable. Le mieux est d’apprendre à le gérer. Même si le stress peut retarder l’arrivée d’un enfant, il n’est pas synonyme d’infertilité.

Le Doctor Véronique Bellec est spécialiste de la fertilité à Périgny (Charente-Maritime). Elle est également l’auteur de « Donner la vie, la science et la magie », publié par Josette Lyon en 2020 (voir ci-dessous).

 
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