ENTRETIEN. « Le Comte de Monte-Cristo » a reçu une standing ovation au Festival de Cannes. Retour sur une folle aventure

ENTRETIEN. « Le Comte de Monte-Cristo » a reçu une standing ovation au Festival de Cannes. Retour sur une folle aventure
ENTRETIEN. « Le Comte de Monte-Cristo » a reçu une standing ovation au Festival de Cannes. Retour sur une folle aventure

Lorsqu’il avait huit ans, le petit Alexandre accompagnait son père, le réalisateur Denys de la Patellière, sur le tournage de la série télévisée Le Comte de Monte-Cristo, avec Jacques Weber. Il savait alors qu’un jour il ferait des films. Depuis vingt ans, il travaille son ami Matthieu Delaporte. Ensemble, ils ont réalisé des films ( Prénom ) et d’autres scriptés ( Les trois Mousquetaires ). Alors, lorsque le producteur Dimitri Rassam leur a proposé de réaliser une nouvelle adaptation du livre d’Alexandre Dumas racontant la vengeance d’Edmond Dantès, ils ont eu le sentiment d’atteindre un véritable Graal. Avec une certitude commune : Pierre Niney serait leur comte de Monte-Cristo.

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Le film est une réussite. Le pari des producteurs et des réalisateurs est tenu : faire du cinéma populaire de qualité. A voir en salles le 28 juin, juste avant la fête du cinéma qui aura lieu du 30 juin au 3 juillet. Entretien avec les deux réalisateurs.

S’attaquer au Comte de Monte Cristo cest un défi majeur. Pas trop le vertige quand on se retrouve face à un livre de 1 400 pages… ?

Matthieu Delaporte. C’était un rêve que nous avions en commun. Alors, quand Dimitri Rassam, le producteur de Trois Mousquetaires nous a proposé cette adaptation, nous n’y avons même pas pensé !

Alexandre de la Patellière. C’est ensuite que nous avons mesuré l’ampleur de la tâche (des rires). Nous avons dû démonter le livre et le résumer en 180 pages de scénario. C’est une aventure incroyable. Un travail colossal mais quelle chance d’avoir pu mener à bien ce film. Nous avons travaillé sans arrêt pendant deux ans !

Le choix de Pierre Niney était-il évident ?

MARYLAND Dès le début! On ne se lance pas dans l’adaptation d’une œuvre aussi emblématique sans savoir qui va en être le héros.

PA Nous l’avons appelé, nous nous sommes rencontrés. On lui a proposé le rôle et il a dit : « C’est mon rêve. » » Et il a vraiment été très impliqué sur tout le tournage. C’est un grand professionnel et un bon gars.

Votre travail en tant que scénariste sur Les trois Mousquetaires ça a dû vous être utile, non ?

PA Oui, cela nous a énormément aidé et nous a débarrassé de toute une série de complexes que nous aurions pu avoir. Nous étions plus intéressés par l’esprit que par la lettre. Nous voulions que la vengeance soit vraiment au cœur de l’histoire.

MARYLAND Fondamentalement, le livre est une série qui a été écrite sur une longue période. Il fallait donc lui donner une forme de cohérence, car les personnages sont très évolutifs.

Alors vous avez pris des libertés avec l’œuvre originale ?

PA Forcément… Quand on condense un livre, il faut faire des choix. Le temps du cinéma n’est pas le temps de la littérature. Mais nous avons gardé les fondamentaux.

MARYLAND Et puis certains passages sont désormais dépassés ou difficiles à comprendre. Au-delà de la vengeance et de la noirceur, nous nous sommes également concentrés sur cet amour impossible entre Mercedes et Edmond.

Vous vous retrouvez à la tête d’un budget colossal (40 millions d’euros), c’est une opportunité, mais aussi un poids atroce, non ?

PA Ce qui est vertigineux, c’est la préparation. C’était extrêmement dur et très long. C’est un vrai marathon. L’équipe du film est de 580 personnes sans les acteurs !

MARYLAND On s’est rendu compte qu’on avait écrit un film qui durait presque trois heures et demie et qui allait demander vingt-sept semaines de tournage ! Clairement, la production a dit non ! Nous avons dû tout planifier d’un tiers.

Tout a-t-il été filmé dans des décors naturels ?

PA Oui, presque tout. Seul le Château d’If, où est emprisonné Edmond Dantès, a été filmé en studio.

MD C’était un travail fou qui nous a fait parcourir la France, mais ça se voit à l’écran. Pour les décorateurs, c’est un immense défi. Le salon Monte-Cristo, c’est l’ancienne Bourse du Palais Brongniart ! Quant à son château, c’est un mélange de sept lieux différents. Dumas aurait adoré le cinéma pour ça.

Lorsque nous avons scénarisé le Mousquetaires et fait Monte Cristo, À quoi pouvons-nous nous attaquer ensuite ?

PA Très bonne question ! Nous pensons tous les deux à beaucoup de choses. On pense notamment à une série.

MARYLAND Beaucoup de choses dépendront également du succès de Monte Cristo…

Hier à Cannes, où votre film est en sélection officielle, hors compétition, le public du Palais s’est levé pour vous applaudir ! C’est bon signe, n’est-ce pas ?

MARYLAND Les acteurs, le producteur et bien sûr nous les réalisateurs, on a l’impression de vivre un rêve. Nous n’osions pas imaginer un tel accueil. Nous avions peur que le stress nous submerge et nous aimerions tous revivre cette journée. 

 
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