Serons-nous plus intelligents que le cancer ? – .

Serons-nous plus intelligents que le cancer ? – .
Serons-nous plus intelligents que le cancer ? – .

Dans le domaine de la santé, les progrès de l’intelligence artificielle sont porteurs d’espoir. Nous constatons déjà des impacts positifs pour les patients. Même lorsqu’il s’agit de lutter contre le cancer. Mais encore faut-il être informé… et formé.


Publié à 1h35

Mis à jour à 6h00

De tous les cancers, le cancer du pancréas est l’un des plus mortels. Au bout de cinq ans, en moyenne, seule une personne sur dix parvient à survivre à cette maladie.

Et si l’intelligence artificielle nous permettait de lutter plus efficacement contre ce tueur en série ?

C’est le pari fait par le docteur David Hénault, chirurgien hépato-pancréato-biliaire au CHUM.

Il mène actuellement une bourse de recherche postdoctorale à l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, où il se spécialise en intelligence artificielle.

« Nous travaillons spécifiquement à améliorer la prédiction de survie ou de récidive en cas de cancer du pancréas », explique-t-il.

Avant d’entrer dans le vif du sujet et de le laisser vous expliquer comment il fait, voici pourquoi je l’ai interviewé : J’ai récemment appris l’existence d’une École d’intelligence artificielle en santé au CHUM. Et elle organise mardi prochain une conférence avec trois médecins québécois ayant obtenu des bourses (dont le Dr.r Hénault), ces dernières années, pour se perfectionner dans le domaine de l’intelligence artificielle.

La réunion vise à expliquer dans quelle mesure « le secteur de la santé sera transformé » par l’IA. David Hénault et la directrice de l’éducation et de l’académie de l’établissement, Nathalie Beaulieu, ont accepté de m’en dire plus.

Pour comprendre les défis auxquels David Hénault fait face, il faut d’abord savoir que dans son domaine, « en 2024, les meilleurs outils cliniques dont nous disposons pour prédire la survie d’un patient sont les mêmes qu’il y a 10 ans. ou 20 ans.

Nous parlons spécifiquement d’histopathologie, c’est-à-dire de l’étude microscopique des tumeurs. Lors d’une chirurgie du cancer, les tissus humains prélevés seront envoyés à un pathologiste pour analyse, pour laquelle des lames de microscope seront utilisées.

«Quand on met le tissu sur la lame, on doit mettre des colorants selon les types de molécules qu’on recherche afin de caractériser le tissu, puis déterminer sa nature, son agressivité», explique-t-il.

C’est un processus long et laborieux… qui peut désormais être automatisé grâce aux développements de l’intelligence artificielle.

Mais l’IA permet aussi d’aller encore plus loin. En analysant les lames « avec un algorithme qui a vu le même cancer des milliers et des milliers de fois, nous sommes en mesure de générer un diagnostic préliminaire automatisé ». Une méthode que nous commençons à utiliser au CHUM.

L’étape suivante consiste à évaluer les chances de survie du patient.

Nous utilisons traditionnellement une série de variables telles que l’âge, d’autres maladies, d’autres opérations subies, etc. Nous examinerons également « l’ADN du cancer et tenterons d’identifier quelle mutation le rend plus agressif », puis tenterons de trouver la méthode la plus efficace. chimiothérapie. Enfin, l’imagerie médicale sera également utilisée pour établir le pronostic.

À ce stade également, l’intelligence artificielle peut changer la donne.

Les algorithmes d’intelligence artificielle permettent de déterminer quels signaux nous aideront à prédire l’évolution d’un patient atteint d’un cancer. Après cela, nous sommes capables de nous dire où nous pouvons intervenir pour améliorer le taux de survie et la prise en charge des patients. C’est précisément ce que je fais.

David Hénault, chirurgien hépatopancréato-biliaire au CHUM

Précision : les progrès réalisés grâce à l’IA concernant le cancer du pancréas ne se limiteront pas à cette maladie. « Il est tout à fait raisonnable de croire que les découvertes faites pour ce cancer et les outils que nous développons auront des répercussions et des impacts sur d’autres cancers », ajoute le médecin.

Nous soupçonnons également que les progrès réalisés par l’IA en matière de santé ne se limiteront pas non plus au cancer.

« Accessibilité aux soins et services, équité, coordination, continuité… L’intelligence artificielle est un nouvel outil qui peut nous aider à répondre à la complexité de tous ces besoins », explique Nathalie Beaulieu, directrice de l’École de l’intelligence. artificiel en matière de santé.

Elle offre un autre exemple concret, actuellement développé par les chercheurs du CHUM. « Nous avons une équipe qui étudie l’utilisation des objets connectés, des vêtements connectés, etc., pour pouvoir avoir des données qui aideront les patients épileptiques, par exemple comment prévoir les crises pour mieux intervenir. »

Mais les avancées et progrès annoncés ne tombent pas du ciel. Mes deux interlocuteurs soulignent l’importance d’être informé, mais aussi de se former en intelligence artificielle.

« Je pense qu’il est essentiel que la population, les soignants et l’ensemble du personnel du secteur de la santé se forment à l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de ce que l’on découvre, dans le but « d’améliorer la qualité des soins prodigués aux patients ». dit David Hénault.

Nathalie Beaulieu souligne pour sa part que l’École d’intelligence artificielle du CHUM propose régulièrement des conférences comme celle à laquelle participeront prochainement trois médecins.

« Tout le monde est invité sans exception. Les gens de notre communauté, les patients… C’est une invitation à un large public. L’idée est vraiment de sensibiliser », dit-elle.

Car si l’aventure de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé nous offre plusieurs raisons d’espérer, elle ne fait que commencer.

Dans le cas du cancer, par exemple, « nous sommes au stade de progrès massifs dans notre compréhension de la maladie », résume David Hénault.

« Mais nous n’en sommes encore qu’aux premiers stades de l’intelligence artificielle. Et nous devrons continuer à travailler pour que cette compréhension se traduise par des bénéfices évidents en matière de survie pour les patients. »






Visitez la page Facebook de l’École d’IA en santé du CHUM

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