“Il faut s’inquiéter dès le premier pied”

“Il faut s’inquiéter dès le premier pied”
“Il faut s’inquiéter dès le premier pied”

L’ambroisie est un problème croissant, originaire de la vallée du Rhône et se propageant sur tout le territoire au gré des cours d’eau. Véritable problème de santé publique, le pollen de l’ambroisie est responsable de pics d’allergies chez la population. Cette adventice possède une biologie remarquable qui lui confère un développement très rapide, notamment par temps sec, ce qui en fait une plante extrêmement envahissante. Edouard Baranger, ingénieur régional chez Arvalis, donne ses recommandations pour la maîtriser dans la période critique de l’interculture.

Quelles parcelles sont à risque ?

Édouard Baranger: « Les cultures légères, peu compétitives et de printemps sont les plus exposées, comme le tournesol, les lentilles ou encore le maïs. En culture dense, les soucis sont moindres car l’ambroisie résiste difficilement à la concurrence. »

Quand faut-il être vigilant ?

ET. B : « L’ambroisie doit être surveillée presque toute l’année, mais la période critique est celle des cultures intercalaires. L’ambroisie peut se développer immédiatement après la récolte et envahir la parcelle. L’autre période critique est le printemps, lorsque le sol est préparé et la culture établie. »

Quand s’inquiéter ?

ET. B : « Il faut s’inquiéter dès la première plante d’ambroisie. La plante a une production de graines très élevée, le problème s’aggrave donc très rapidement. Les premiers pieds apparaîtront en bordure, dans les coins des parcelles autour des poteaux, etc. Il faut agir vite, avant que la plante ne monte en graine pour limiter sa propagation. »

Quelles sont les solutions possibles en matière d’interculture ?

ET. B : « Il est possible de réaliser un ou plusieurs déchaumages au moment des cultures intercalaires. Mais il faut absolument qu’il soit strict, c’est-à-dire scalper toute la surface du sol avec une patte d’oie. L’ambroisie a une racine pivotante ; il ne doit pas passer entre les dents ou les disques. Le broyage avant le déchaumage est également une bonne solution pour éviter de laisser lever les graines, notamment dans les sols secs où les outils de travail du sol fonctionnent moins bien. Attention cependant, l’ambroisie va se réensemencer à la hauteur de broyage. Des solutions chimiques existent pour les cultures intercalaires ou interculturelles sur maïs ou tournesol. Mais on connaît déjà des résistances à certaines molécules. Pour les protéagineux comme les lentilles, c’est une impasse technique : il n’y a pas de solutions. »

Existe-t-il des solutions de prévention agronomique ?

ET. B : « Les graines d’Ambrosia ont une très longue durée de vie dans le sol. Les aspects de rotation et d’autres techniques de culture, comme le labour par exemple, ont malheureusement peu d’impact sur la réduction du stock de semences. » En conclusion, les cultures intercalaires constituent une période clé dans la gestion de l’ambroisie. Il faut être très vigilant et intervenir avant que la plante ne monte en graine. Au-delà des enjeux de santé publique, la présence d’ambroisie au moment de la récolte peut entraîner des conséquences graves, allant jusqu’au refus de récolte à partir de 50 mg de graines/kg.

 
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