Pour modérer leur consommation de sel, certaines personnes se tournent vers les sels diététiques, vendus en pharmacie et en grande surface. Les fabricants incorporent du potassium à la place d’une partie du sodium, responsable de l’augmentation de la tension artérielle. Et cela tombe bien puisque, selon une étude réalisée en Chine auprès de 21 000 personnes, les utilisateurs ont eu, en cinq ans, significativement moins d’accidents vasculaires cérébraux et d’accidents cardiovasculaires que les autres.
Mais comme le soulignent 60 millions de consommateurs, les emballages peinent à avertir efficacement les consommateurs. Un phénomène à haut risque car ce type de sel est déconseillé à certains patients, notamment ceux qui traitent leur hypertension artérielle ou leur insuffisance cardiaque à l’aide de médicaments « hyperkaliémiants ». Cela peut être dangereux car “Ces médicaments ralentissent l’élimination du potassium qui peut alors s’accumuler dans l’organisme”, » a déclaré le professeur Béatrice Duly-Bouhanick, endocrinologue et hypertensiologue, présidente de la SFHTA (Société française d’hypertension artérielle). De ce fait, une hyperkaliémie (excès de potassium dans le sang) peut alors se développer, phénomène qui provoque des troubles du rythme cardiaque.
Les autres consommateurs devraient également éviter les sels enrichis, notamment ceux souffrant d’insuffisance cardiaque, certains patients diabétiques et les personnes âgées dont les reins peuvent avoir des difficultés à éliminer le potassium. Enfin, ces sels sont déconseillés aux patients souffrant d’insuffisance rénale chronique sévère (pour lesquels un régime pauvre en potassium est parfois recommandé).
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Parlez à votre médecin
Alors si un doute subsiste, les autorités sanitaires recommandent fortement d’en parler à votre médecin, sinon vous risquez d’avoir des complications graves, voire pire. En 2020 par exemple, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire a rapporté le cas d’un patient décédé après avoir consommé du sel enrichi en potassium alors que celui-ci était contre-indiqué. L’Anses a alors déploré “manque d’information sur l’étiquetage”.
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Dans le même temps, l’organisation a également souligné le danger potentiel de l’allégation “le potassium contribue au maintien d’une tension artérielle normale”. Une phrase qui «pourrait inciter les sujets hypertendus à se tourner vers des aliments proposant [chlorure de potassium] et s’exposer ainsi à un risque pour sa santé.
