Une étude récente tend à montrer qu’une alimentation trop riche en graisses et en produits transformés – en bref, de la malbouffe – nuirait au développement cérébral des enfants et adolescents.
Par Laurent Feneau, publié le 1er mai 2024
Bon nombre des effets de la malbouffe sont généralement réversibles. Cependant, une nouvelle étude publiée par Nouvel Atlas suggère que l’impact d’une alimentation riche en graisses et en aliments transformés serait à la fois fatal et permanent pour la mémoire des consommateurs adolescents. À tel point que revenir à une alimentation saine n’inverserait pas les effets… Les scientifiques ont basé leurs observations sur deux cohortes de jeunes rats, dont l’un a été nourri avec une alimentation déséquilibrée en graisses. Des expériences ont ensuite été réalisées pour tester leur mémoire. Tout d’abord, tous les rats ont reçu des objets situés à différents endroits. Ils furent ensuite présentés à nouveau quelques jours plus tard, mais avec un objet supplémentaire. Alors que ceux qui suivaient un régime alimentaire normal ont reconnu la scène, ceux qui suivaient un régime déséquilibré n’ont montré aucun signe de mémoire.
Liens entre alimentation déséquilibrée et capacités cognitives
L’étude révèle que tout se résume à la sécrétion d’une substance chimique : l’acétylcholine. Ce neurotransmetteur a en effet un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’hippocampe, la zone cérébrale responsable de la mémoire et de l’apprentissage. Un faible taux d’acétylcholine est particulièrement caractéristique des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Une alimentation riche en graisses et en produits transformés nuirait au développement cérébral des 10-24 ans en empêchant la bonne sécrétion d’acétylcholine.
En fin de compte, cette étude permet de mieux comprendre la relation entre la malbouffe et le déclin cognitif. La recherche devrait désormais se concentrer sur les moyens d’inverser ou d’atténuer le caractère irréversible de cette relation.
