l’essentiel
L’artiste Hopare fait partie de la quarantaine d’invités de l’exposition de street art Lay Up, qui s’ouvre ce jeudi à Toulouse. Sa marque de fabrique : des fresques représentant des visages en très grand format.
Juché sur son panier électrique, Hopare doit depuis lundi jongler avec la météo, courbant le mur entre les gouttes d’eau et gérant les coulures de peinture. Mais son portrait est terminé à temps pour l’ouverture de Lay Up, prévue ce jeudi soir.
Du 3 mai au 23 juin, le festival de street art investit un immense bâtiment du boulevard Delacourtie, entre Busca et Saint-Agne. Dans ces anciens locaux d’Orange, une quarantaine d’artistes ont transformé 3 500 m² de fresques, d’installations, de peintures et de photographies.
Alexandre Monteiro, alias Hopare, s’est vu confier la façade extérieure du bâtiment. Haut d’une quinzaine de mètres, un beau visage s’affiche entouré de fleurs, dans des tons de bleu et d’ocre. C’est celui de Moussa, un bronzier qu’il connaît au Burkina Faso. « Je travaille sur les gens que je rencontre à travers le monde », confie le graffeur de 35 ans. Soit ils ont une histoire à raconter, soit ils ont un parcours qui me touche. Je les prends en photo, puis je les réinterprète au mur. »
DDM – M. Haussy
Le style de cet artiste originaire de la région parisienne est reconnaissable entre mille. Les habitués des festivals de graffiti toulousains ont déjà eu l’occasion d’admirer ses œuvres. Ses visages géants sont tatoués de lignes géométriques abstraites.
«Je travaille tout à main levée. Je fais un premier croquis, et si ce n’est pas bon je recommence, poursuit Alexandre. Je scotche un pinceau autour de ma perche, je me place à 3 ou 4 mètres du mur, et je travaille le tout à l’acrylique. J’essaie de trouver un travail dans un atelier de rue. Mon esthétique s’apparente à une peinture avec des coulures, je ne souhaite pas un résultat ultra poli comme un aérosol. »
Le visage de Moussa veillera donc sur les nombreux visiteurs du Lay Up, attendus durant les sept semaines de l’événement, soutenu par l’association Bayah Dezign. Avec sa flopée d’artistes reconnus – 100 Taur, Maye, Mist, Mummies, Stom 500, Piet Rodriguez, Smole, etc. –, ses nombreuses activités et ses deux immenses salles, l’exposition aux dimensions XXL ne cesse de perdurer et continue d’asseoir le La Ville Rose comme référence en matière de street art. « Pour ma génération, Toulouse reste l’une des villes les plus mythiques du graffiti. Il y a des artistes que j’admire qui viennent d’ici et qui continuent de travailler pour ce mouvement. Ils font toujours des choses authentiques et ont réussi à garder l’esprit de ce que nous faisions avant. »
