Les causes de la sclérose en plaques (SEP) restent floues. Depuis de nombreuses années, les scientifiques notent que des virus pourraient être liés à son apparition, dont celui d’Epstein Barr (EBV). Dans le magazine Neurologie Neuroimmunologie et Neuroinflammationdes chercheurs du Trinity College de Dublin expliquent avoir mis au point un test sanguin pour mieux comprendre les liens entre la maladie neurologique et le virus. La SEP se caractérise par une réaction inflammatoire d’origine auto-immune dirigée contre la myéline, l’un des composés de la gaine protectrice des fibres nerveuses.
SEP : une analyse de la réponse immunitaire au virus d’Epstein Barr
“Pourquoi certaines personnes atteintes de SEP ont-elles une réponse immunitaire dérégulée à l’EBV, une infection virale courante, généralement asymptomatique ?, demandent les auteurs dans un communiqué. Pour répondre à cette question, ils ont utilisé un test sanguin pour analyser les réponses immunitaires de différents patients atteints de SEP à l’EBNA-1. Ce dernier fait partie du virus d’Epstein Barr qui peut imiter la couche de myéline des nerfs, principal point d’attaque du système immunitaire dans la SEP.
“L’équipe a découvert que la réponse immunitaire à l’EBNA-1 est plus élevée chez les personnes atteintes de SEP que chez celles souffrant d’épilepsie ou du groupe témoin sain, indique le communiqué. Elle a également montré que cette réponse cellulaire est influencée par les médicaments contre la SEP actuellement approuvés, qui ciblent le système immunitaire, mais pas le virus. Les personnes atteintes de la maladie et prenant un traitement avaient une réponse immunitaire plus faible que celles qui ne prenaient pas ces médicaments. Pour les auteurs, ces résultats confirment la nécessité d’un traitement ciblant précisément le virus, plutôt que l’ensemble des lymphocytes B. En effet, ceux-ci sont importants pour lutter contre les infections, et la réduction de leur activité peut entraîner différents effets. secondaire.
Sclérose en plaques : une meilleure compréhension de la réponse immunitaire à l’avenir ?
“Cette recherche est importante car un test sanguin standard effectué dans un laboratoire hospitalier fournit des informations importantes sur la réponse du système immunitaire à l’EBNA-1, croient les auteurs. Cette réponse semble être au cœur de la pathogenèse de la SEP. La capacité de mesurer cela grâce à un test développé sur la base d’un outil de diagnostic existant a des implications pour les recherches futures visant à mieux comprendre la biologie de l’EBV dans la SEP.
À plus long terme, ce test pourrait également être utilisé pour des essais cliniques axés sur le virus. “Cela signifierait qu’il serait possible de mesurer directement la réponse immunitaire à tout traitement antiviral potentiel, plutôt que de simplement mesurer les résultats de la SEP., résument les scientifiques irlandais. L’équipe espère pouvoir bientôt mener une étude longitudinale. “Nous voulons recruter des personnes nouvellement diagnostiquées et effectuer ce test sanguin avant de commencer le traitement, puis le répéter à intervalles réguliers pour montrer que la déplétion des lymphocytes B a un impact direct sur la réponse cellulaire à l’EBNA-1 dans le SEP.annonce le Dr Hugh Kearney, auteur principal de l’étude et neurologue au Trinity College.
