Après avoir parlé d’emploi, de souveraineté alimentaire ou encore de ressources en eau, lors des éditions précédentes, le député morbihannais a proposé une soirée sur le thème « Pour une santé équilibrée, une alimentation éclairée ». ” L’homme est omnivore », a rappelé, en préambule, le professeur Philippe Le Grand, directeur du laboratoire Biochimie Nutrition Humaine à l’Agrocampus-Inserm de Rennes. ” Il faut manger un peu de tout. Le problème, dans les pays développés, c’est avant tout la taille de la base « . Il dénonce les limites du Nutriscore : « Nous devons éduquer les gens sur la portion. Un score Portion doit compléter le Nutriscore pour qu’il y ait une certaine cohérence « . Comment lui prouver qu’il a tort : une plaquette de beurre ou une bouteille d’huile ne méritent pas de drapeau rouge. Ces produits peuvent être bons pour la santé, consommés en quantité raisonnable. Il dénonce les opinions péremptoires : « Il ne faut pas donner de recommandations sur l’alimentation sans savoir à qui on s’adresse. « . Jeunes, personnes âgées, femmes enceintes, etc., tout le monde n’a pas les mêmes besoins. Il recommande la diversité dans l’apport en protéines, ” sans produits d’origine animale, des carences peuvent rapidement apparaître en vitamine B12, en fer, en zinc… » et indique que la proportion de végétaliens et végétariens est stable depuis plusieurs années (2,5%), » près de 98% des gens sont omnivores, et consomment plus ou moins de viande ».
Éduquer les consommateurs
Florence Dupraz, directrice d’Open Agri Food, une association qui a pour objectif de rapprocher acteurs économiques du secteur alimentaire et citoyens, insiste sur l’éducation du consommateur. ” L’éducation alimentaire rassemble tout le monde. Comment produisons-nous ? Comment cuisine-t-on ? « . Selon elle, il faut apprendre aux jeunes à renouer avec la vie. ” Ils ont perdu la notion de pas de temps agricole, de saisonnalité. Elle milite pour proposer des cours de plantation à l’école, des cours de cuisine avec des chefs de restauration collective, une fois par mois. ” Cette éducation est aussi un moyen de faire baisser les prix : une galette des rois faite maison coûte bien moins cher que de l’acheter dans le commerce. « . Sur ce thème du lien entre santé et alimentation, la Bretagne est, selon elle, en avance : « C’est un territoire d’excellence en agriculture et agroalimentaire ».
Bernard Laurent
Des produits ultra-transformés, pas si mal
L’entreprise Les Ateliers du Goût, à Noyal-Pontivy, développe entre autres des repas et repas portionnés à destination du secteur médico-social. ” Nos plats transformés sont à base de matières premières saines, » indique Éric Herbert, directeur du site du Morbihan. « Ils sont mélangés mécaniquement et produits dans le respect du goût et de la santé des aînés, sans additifs. Nous nous approvisionnons en Bretagne (60% poulet ; 100% dinde ; 50% porc) ou en Union Européenne. . Pourquoi pas plus ? « Le prix final des produits est une bataille permanente entre coût d’approvisionnement et performance industrielle ».