L’actrice Isild Le Besco explique dans une autobiographie à paraître ce mercredi qu’elle n’est pas prête à porter plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot, qu’elle estime pourtant “violée”.
Ce livre intitulé Dire vraiaux éditions Denoël, revient longuement sur la relation qu’ils ont débutée lors du tournage du film « Sade », alors qu’elle avait 16 ans et lui 62.
Lors d’un entretien au Parisien en février, l’actrice, aujourd’hui âgée de 41 ans, avait estimé qu’il était « probable qu’à un moment donné » elle porte plainte contre lui, ainsi que contre un autre réalisateur, Jacques Doillon.
Après l’affaire Judith Godrèche
Une autre comédienne, Judith Godrèche, 52 ans, a porté plainte contre les deux réalisateurs, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, pour violences sexuelles et physiques, qui remontent à son adolescence. Elle est devenue le fer de lance du mouvement #MeToo en France.
En fin d’ouvrage, Isild Le Besco donne les raisons pour lesquelles elle n’a pas répondu aux appels des enquêteurs de la brigade des mineurs qui souhaitaient avoir de ses nouvelles. «Ils me demandent et me demandent encore de recueillir ma plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon», rapporte-t-elle.
“C’est déjà tellement fatiguant d’écrire”
« Je ne veux pas me confronter à nouveau à ces institutions poussiéreuses, conçues et gouvernées par des hommes (…) C’est déjà tellement éprouvant à écrire. Appeler. Pour faire face à vos ennuis», poursuit l’auteur.
« Être victime, oui, mais de qui ? Et à partir de quoi exactement ? La sexualisation de mon corps au cinéma ? Des années d’influence de Benoît Jacquot ? Le manque d’éthique professionnelle de Jacques Doillon ? », demande Isild Le Besco.
“Dire que Benoît m’a violée, c’est une évidence”
« Dire que Benoît m’a violée est une évidence (…) J’étais adolescente et je lui ai accordé toute ma confiance. Il a remplacé mon père, ma mère, toute figure d’autorité. En ce sens, son viol est aussi incestueux”, estime l’actrice.
