Selon une étude de l’Ofcom, un enfant britannique sur quatre âgé de cinq à sept ans possède désormais son propre smartphone. Que pensons-nous de ces chiffres pour nos jeunes enfants ?
Une augmentation notable de l’utilisation des médias sociaux chez les enfants est révélée par une étude annuelle du régulateur des communications, l’utilisation des médias sociaux a augmenté chez les 5 à 7 ans malgré les restrictions d’âge. Deux enfants sur cinq utiliseraient le service de messagerie WhatsApp, bien que l’âge minimum soit de 13 ans. Le régulateur des communications a averti que le respect des règles parentales « semble diminuer ». Plus de la moitié des enfants de moins de 13 ans utilisent les réseaux sociaux, malgré les règles de la plupart des grandes plateformes. Beaucoup ont admis avoir menti pour accéder à de nouvelles applications et services. En effet, une étude de l’OFCOM (Royaume-Uni) révèle que les enfants sont généralement exposés à des contenus violents en ligne à l’école primaire et qu’en moyenne, ils voient pour la première fois des contenus pornographiques à l’âge de 13 ans, un sur dix à l’âge de neuf ans.
Tendances comportementales
Les jeunes âgés de 8 à 17 ans adoptent majoritairement un usage passif des médias sociaux, préférant « aimer » ou suivre des comptes (44 %) plutôt que de participer activement par le biais de publications ou de commentaires (28 %). Ceux qui partagent des contenus optent pour des stratégies prudentes, comme les publications éphémères ou restreintes aux cercles fermés. Concernant le type de contenu, des vidéos courtes et dynamiques avec des coupes rapides et des personnages dramatiques captent l’attention des enfants. L’utilisation de formats multi-écrans, y compris les vidéos sur trois écrans, et la fonction d’avance rapide sur TikTok sont populaires pour consommer rapidement du contenu.
Les filles montrent une préférence pour les vidéos ASMR, recherchant une stimulation sensorielle apaisante pour se détendre ou pour faciliter le sommeil, même si cela peut parfois conduire à des beuveries nocturnes. Les 16-17 ans s’inquiètent de plus en plus de leur capacité à distinguer les faits de la fiction en ligne, leur confiance étant en baisse par rapport à l’année précédente.
Un signal d’alarme pour l’industrie
«C’est un signal d’alarme pour l’industrie. Ils doivent tenir compte des utilisateurs qu’ils ont, et non des utilisateurs que leurs termes et conditions indiquent qu’ils ont », a noté Mark Bunting, du groupe de sécurité en ligne de l’Ofcom. Certains militants souhaitent que soient introduites des limites d’âge pour l’utilisation des smartphones et que celles existantes soient augmentées pour les réseaux sociaux.
Protéger les enfants en limitant l’accès ou favoriser leur développement ?
Cependant, selon la professeure Sonia Livingstone, directrice du centre Digital Futures for Children, ce serait une erreur de protéger les enfants en restreignant leur accès à la technologie. Elle soutient : “C’est la première génération qui a accès à un ordinateur personnel puissant, cela pourrait être vraiment incroyable pour eux, et c’est aussi ce que veulent les enfants.”
Elle prévient cependant que les entreprises présentent des risques dès leur conception et affirme la nécessité de penser aux droits des enfants lors de la conception des plateformes. L’Ofcom a déclaré que les limites d’âge pour l’utilisation des smartphones relèveraient du gouvernement. C’est dans ce contexte que certaines voix s’élèvent pour réclamer plus d’action, comme celle de Clare Fernyhough, de la campagne Smartphone Free Childhood, qui souligne que la société s’est assoupie en supposant qu’un smartphone est indispensable, tout en commençant à voyez son impact considérable.
