C’est confirmé : quatre femmes ont été infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dans un centre de beauté du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Selon les résultats de l’enquête auprès de Centres pour le Contrôle et la Prévention des catastrophes (CDC), la contamination serait survenue lors d’un traitement appelé vampire lift, que le gérant n’était pas autorisé à réaliser.
Seul un médecin esthétique peut faire un lifting vampire
Le vampire lift est une technique d’injection de plasma riche en plaquettes (PRP), généralement destinée à rajeunir la peau du visage, du décolleté ou du cou. Concrètement, le praticien prélève un échantillon de sang chez le patient, isole le plasma – le liquide qui compose le sang – et le réinjecte dans la zone souhaitée.
Problème : cette technique doit être réalisée par un médecin esthétique, comme le rappelle Paris-Matchet non par les instituts de beauté ou les SPA qui le proposent donc illégalement.
Selon l’enquête du CDC, ce ne sont pas seulement les quatre clients du centre de beauté qui ont été infectés. En effet, le partenaire sexuel de l’un d’eux a également été testé positif au VIH, ce qui permet au CDC d’affirmer que cinq cas sont liés à ce centre. Tous ont entre 40 et 60 ans et ont reçu le diagnostic entre l’été 2018 et le printemps 2023.
En 2018, ce centre de beauté du Nouveau-Mexique a été fermé par le CDC. La décision était basée sur les conclusions d’une inspection, qui a révélé des pratiques sanitaires dangereuses :
- Tubes de sang et de produits injectables, comme le botox, stockés dans un réfrigérateur de cuisine classique avec de la nourriture
- Seringues non emballées trouvées dans les tiroirs ou jetées dans les poubelles ordinaires.
- Des seringues qui auraient été utilisées sur plusieurs clients, sans avoir été suffisamment stérilisées.
59 personnes potentiellement infectées par le VIH
En plus des cas identifiés par les autorités, 59 clients sont considérés comme à risque d’exposition par le CDC. Parmi eux, 20 ont subi un lifting vampire et 39 ont reçu d’autres types d’injections au centre de beauté du Nouveau-Mexique.
L’enquête du CDC vient d’être publiée et pourrait déboucher sur un nouveau procès pour le directeur du centre de beauté. En juin 2022, elle avait déjà été condamnée à trois ans et demi de prison pour «exercer la médecine sans permis.»
Les pratiques illégales de médecine esthétique ne concernent pas uniquement les États-Unis. En France, en 2023, il y a eu 104 signalements d’actes illégaux à visée esthétique, principalement des injections d’acide hyaluronique, soit une augmentation de près de 50% par rapport à 2022, selon les chiffres du Conseil national de l’ordre des médecins rapportés par Le Parisien.
