Dotés de technologies accélératrices, plombés par la mélancolie urbaine ou amplifiés par les avatars, les futurs qui se dessinent sont résolument alternatifs, transgressifs et transformateurs. Les thèmes de la migration, de la colonisation, de la guerre, de la standardisation des sociétés et de la destruction de la vie s’entremêlent dans une esthétique mêlant futurisme, histoire et traditions arabes et islamiques. Souvent invisibles, voire « invisibilisées », ces « nouveaux » imaginaires s’enveloppent d’un cynisme onirique réconfortant, acidulé ou d’un fatalisme prophétique pour raconter des histoires où la frontière entre fiction cauchemardesque et réalité est parfois fine.
Des avenirs ruinés et naissants
Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs de l’IMA, les œuvres se détachent des références et objets de la culture pop marquant un semblant d’imaginaire commun, pour muter vers des créatures hybrides, extraterrestres, parfois démoniaques. Marginalisées car insaisissables, ces figures questionnent la normativité de nos regards et remodèlent l’humanité vers un futur où l’étrangeté n’est pas en contradiction avec l’harmonie.
Une humanité qui, de toute façon, disparaît au profit de plantes et de champignons qui poussent et décomposent les restes matériels et immatériels de nos sociétés, dont l’avenir ne saura que faire. La porcelaine traditionnelle, les technologies numériques, mais aussi l’arrogance de l’espèce humaine se retrouvent enterrées ou laissées à l’abandon, comme si elles attendaient que le cycle de la vie fasse enfin son œuvre.
