Journée mondiale de la méningite, retour sur l’épidémie de Dieppe

Journée mondiale de la méningite, retour sur l’épidémie de Dieppe
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Le département de Seine-Maritime a une histoire particulière en matière de méningite. Depuis près de 10 ans, une souche de méningocoque particulièrement nocive sévit dans la région de Dieppe, causant la mort de 20 personnes, principalement des enfants. Si l’épidémie de Dieppe est terminée, cette maladie a laissé de mauvais souvenirs à la population.

La méningite est une inflammation des méninges, les membranes qui entourent et protègent le cerveau. Cette infection peut être causée par un virus ou une bactérie et provoque des maux de tête, de la fièvre, une raideur de la nuque et une photophobie. L’évolution de cette maladie rare mais grave peut être très rapide et mortelle, ce qui en fait une pathologie redoutée, d’autant qu’elle touche en priorité les plus jeunes d’entre nous.
La Seine-Maritime a été particulièrement marquée par une épidémie de méningite bactérienne, qui a sévi dans la région de Dieppe de 2003 à 2013. 165 cas ont été enregistrés durant cette période, dont 20 décès, avec un pic de contamination entre 2003 et 2006. souche B14 particulièrement virulente.
À l’époque, les décès concernaient principalement des enfants et des nourrissons, ce qui suscitait une grande inquiétude au sein de la population.
En cette journée mondiale de la méningite, retour sur une épidémie qui a marqué la région.

Cette année, la Journée mondiale de la méningite, le 24 avril, correspond à la Semaine européenne de la vaccination. Pour prévenir les principales formes bactériennes de la maladie, un vaccin existe, et cette journée d’information vient aussi le rappeler.

Face à l’incidence de l’épidémie de méningite qui frappe la région de Dieppe depuis près de 10 ans, la question de la vaccination s’est immédiatement posée. Dès 2008, le CHU de Rouen et l’Institut Pasteur ont lancé des recherches sur cette souche B particulièrement agressive. À l’époque des faits, il n’existait pas de vaccin contre le méningocoque du groupe B en général. En revanche, quelques vaccins spécifiques à cette souche avaient été développés ici et là dans le monde, en réponse à des épidémies clonales.
Le professeur François Caron, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rouen, travaillait à l’époque sur cette étude, et se souvient de ce qui a guidé leurs recherches.
Ce fut le coup de génie de l’Institut Pasteur de supposer qu’un vaccin fabriqué en Norvège deux décennies plus tôt pouvait être efficace à Dieppe et dans toute la région. Parce que la souche norvégienne était génétiquement proche de la souche Dieppe« .
Le sérum de 12 adolescents norvégiens avait en effet été conservé après leur vaccination. Les anticorps qui avaient été développés chez eux contre la souche qui les avait infectés permettaient de les protéger contre la souche Dieppe. Une réponse vaccinale a donc été développée en urgence, pour répondre aux besoins des Français.
Cette crise sanitaire a été suivie au plus haut niveau. La Direction générale de la santé, l’Agence du médicament et les équipes de recherche ont uni leurs forces pour contribuer à résoudre l’épidémie.
Depuis 2006, la vaccination est réalisée en priorité sur les sujets les plus vulnérables du district de Dieppe, soit les enfants âgés de 1 à 5 ans.
En 10 ans, l’épidémie a été stoppée, sans qu’on sache jamais pourquoi la région de Dieppe en avait été la cible. Aucun facteur environnemental ou humain n’a été identifié pour l’expliquer.

Si l’épidémie de Dieppe a terrorisé la population, l’éducation du public a été l’un des axes majeurs pour comprendre cette maladie. En cette Journée mondiale de la méningite, selon le professeur Caron, il faut retenir quelques informations utiles.

Le méningocoque frappe. Elle touche toutes les tranches d’âge, en premier lieu les jeunes enfants, puis les adolescents et les jeunes adultes. Les formes les plus graves donnent du Purpura, des taches rouges sur la peau. Tous les enfants de la région ont reçu un tract avec des photos expliquant qu’ils devaient se mobiliser. Et ça a marché !

Professeur François Caron, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rouen

La formation des utilisateurs est essentielle, tout comme le suivi. La moitié des méningites bactériennes graves évoluent en deux étapes. “Cela commence par une infection respiratoire saisonnièrepoursuit le professeur Caron, l’aggravation survient secondairement. Ainsi, toute personne malade doit être surveillée, surtout en hiver. Il ne faut pas hésiter à réveiller votre enfant malade la nuit pour vérifier son état. La surveillance sauve des vies« .

La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent en 2022, après l’arrêt des mesures sanitaires mises en place pour contrer le Covid-19. Le nombre de contaminations a ensuite chuté de plus de 75 % en 2020 et 2021. L’immunité générale de la population avait diminué durant cette période, mais surtout la vaccination contre le méningocoque C qui a chuté de près de 20 % pendant le confinement.
Enfin, les souches bactériennes ont évolué ces dernières années.
En France aujourd’hui, seule la vaccination contre le méningocoque groupe C est obligatoire, tandis que la vaccination contre le méningocoque B est simplement recommandée pour les nourrissons.

 
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