Depuis mi-mars 2024, le musée Courbet d’Ornans (Doubs) propose un nouveau parcours de son exposition permanente. On découvre 12 nouveaux tableaux confiés par les musées d’Orsay et Jules Chéret de Nice. Nous avons choisi d’en souligner quatre, les « prêts exceptionnels ».
C’est le tableau phare de l’exposition permanente du musée Courbet. Elle est prêtée par le musée d’Orsay jusqu’au 27 août 2024 dans le cadre de la célébration des 150 ans de l’impressionnisme.
« Tempête, côtes de Belle-Ile » a été peint en 1886 par Claude Monet. L’artiste a souhaité capturer les variations de lumière sur la mer depuis les falaises de l’île bretonne. Ce tableau fait partie d’une série de 39 tableaux capturant le même motif. Une première dans l’œuvre du maître bien avant les Nymphéas.
Tempête, Côtes de Belle-Ile de Claude Monet est prêté à Ornans par le musée d’Orsay jusqu’au 27 août 2024.
•
© Musée d’Orsay
“Nous souhaitions accueillir un Monet, car il est le seul impressionniste à avoir eu une relation amicale aussi étroite avec Courbet. Les deux amis ont tissé un dialogue pictural. Ils peignent les paysages qu’ils voient, mais avec cette liberté du toucher, cet usage de matière pure, ces blancs, ces bleus qui donnent ces effets d’eau, cette énorme subjectivité, cette sensation de nature.», s’enthousiasme Benjamin Foudral, conservateur et directeur du Musée du Pôle Courbet, s’adressant à notre journaliste Aline Bilinski.
« Tempête, côtes de Belle-Ile » de Monet est accroché à côté Coucher de soleil de Gustave Courbet pour témoigner des liens qui unissaient les deux artistes.
Le cerf chassé par les écoutes, printemps et Le Saut du Doubs de Gustave Courbet
Le musée Courbet a beau se targuer de posséder la plus grande collection publique au monde du maître d’Ornans, il présente deux nouveautés majeures. Ils sont prêtés depuis plusieurs années par le Musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice qui les avait en dépôt pour le compte d’Orsay.
Le Saut du Doubs de Gustave Courbet (à droite)
•
© France 3 Franche-Comté
“Le Saut du Doubs représente un site naturel emblématique du département et celui-ci manquait à notre collection. Quant au « Cerf traqué aux écoutes », il s’agit d’un fabuleux tableau animalier datant de 1860.», précise Benjamin Foudral.
Détail du Chevreuil chassé écoutant Gustave Courbet
•
© Musée d’Orsay
La nouvelle déambulation met les tableaux de Courbet en résonance avec ceux d’autres peintres paysagistes comme Théodore Rousseau, Charles-François Daubigny ou encore Camille Corot. Pour ce dernier artiste, on peut admirer son grand format La clairière, souvenir de la ville d’Avray.
Ces œuvres sont signées des contemporains de Courbet, figures de l’école de Barbizon, qui comme le peintre franc-comtois ont révolutionné l’art du paysage capturé en installant son chevalet en plein air.
“Ces prêts du musée Jules Chéret de Nice permettent de recontextualiser Courbet. À l’époque, il n’est pas le seul à utiliser le paysage comme fer de lance de la révolution picturale en cours, mais il se démarque des autres. Parce qu’il va pousser les curseurs bien plus loin dans tous les codes de représentation qu’il va exploser », analyse Benjamain Foudral, le conservateur et directeur du musée du Pôle Courbet. Une œuvre qui inspirera plus tard les impressionnistes.
La clairière, souvenir de la ville d’Avray Camille Corot, est présentée au musée Courbet d’Ornans.
•
© France 3 Franche-Comté
Pour tout savoir sur l’exposition au musée Courbet à Ornans
