En Corse, ces tiques sont porteuses de nombreuses maladies potentiellement graves

En Corse, ces tiques sont porteuses de nombreuses maladies potentiellement graves
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Ce sont les bêtes noires des promeneurs et des propriétaires d’animaux. Le printemps et les températures plus douces sont, comme chaque année, synonymes du retour des tiques. Ces petits arachnides mesurant quelques millimètres, constamment à la recherche d’un hôte auquel s’accrocher, peuvent en effet être porteurs de nombreuses maladies. “ Ce sont vraiment des terrains fertiles pour les germes., note Hélène Barré-Cardi, docteur en entomologie médicale à l’Office corse de l’environnement (OEC). Au total, plus d’une dizaine d’espèces de tiques ont été recensées en Corse. Et on en trouve malheureusement partout sur l’île. « On trouve des tiques partout où il y a de la végétation, même en ville » explique le scientifique. « La tique à l’état larvaire est plus susceptible de se trouver sur les petits mammifères comme les souris et les rats. D’où l’importance de ne pas lutter contre le renard qui va réguler les populations de rongeurs et donc de tiques et de facto les risques de maladies », précise-t-elle, soulignant également que « certaines espèces ne se trouvent que dans des endroits particuliers.


Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo présent en Corse ?

Hyalomma Marginatum prospère par exemple dans les zones sèches et particulièrement dans les broussailles des zones côtières. Cependant, certains individus infectés de cette espèce, particulièrement présente en Corse depuis plusieurs décennies, peuvent transmettre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo par leur morsure. Une infection similaire à Ebola qui, si elle est « dans la plupart des cas peu symptomatiques », « peut aussi provoquer une maladie avec des formes graves, voire mortelles », selon l’Institut Pasteur. Citant les travaux de l’équipe de l’épidémiologiste Laurence Vial il y a quelques jours, le magazine Le Point rappelait que fin 2023 ce pathogène avait été retrouvé dans des tiques collectées sur des vaches et des chevaux dans les Pyrénées-Orientales et notait dans cette ligne droite que le virus “pourrait déjà circuler en Corse, dans l’Aude, le Gard, l’Hérault, l’Ardèche, le Var et les Alpes-Maritimes”. « Nous ne sommes pas sûrs d’avoir ce virus en Corse, car nous n’avons jamais enregistré de cas humain. Si elle est présente en Corse, soit nous avons une souche peu virulente, soit les tiques infectées se situent dans des zones très peu fréquentées.tempère cependant Hélène Barré-Cardi en insistant : « L’Université de Corse a mené des études à travers lesquelles ils ont analysé plusieurs milliers de tiques et a priori ils n’ont pas trouvé ce virus ».

Plus que le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, “maladie qui n’est pas à craindre actuellement en Corse”, l’entomologiste appelle pour sa part à la prudence face à la borréliose de Lyme transmise par Ixodes Ricinus, une espèce de tique que l’on trouve principalement dans les zones montagneuses les plus humides de l’île et dont l’hôte préféré est le cerf. « Avec le développement des cerfs en Corse, on peut se demander si cela ne va pas favoriser la prolifération des tiques et donc la maladie de Lyme. » » demande-t-elle en pointant également de nombreuses autres maladies qui peuvent également être transmises par les tiques en Corse, comme la fièvre pourprée méditerranéenne, dont de nombreux cas ont déjà été recensés, mais qui “ne provoque pas beaucoup de symptômes la plupart du temps.” “Dès qu’on a de la fièvre en été, il faut se poser la question, car il peut s’agir d’arbovirus transmis soit par les moustiques, soit par les tiques”, cependant, elle glisse.

“C’est lorsque la tique régurgite qu’elle transmet ses agents pathogènes”

Face à ces nombreux pathogènes qui peuvent donc être transmis par les tiques, le docteur en entomologie médicale appelle à respecter certaines mesures lors des promenades dans la nature afin d’éviter les piqûres. “ Les tiques se trouvent jusqu’à un mètre du sol, rarement plus haut. Nous essaierons donc de porter des vêtements longs et assez légers pour faciliter le repérage des tiques, nous mettrons notre pantalon dans nos chaussettes et nous privilégierons les chaussures montantes », détaille-t-elle, conseillant d’éviter autant que possible « broussailles et herbes hautes, ainsi que fougères et sous-bois ». « Et puis il faut se contrôler régulièrement pour s’assurer qu’il n’y a pas de tique sur soi, pour qu’elle n’ait pas le temps de se glisser sous nos vêtements. Lorsque vous rentrez chez vous, vous devez inspecter soigneusement votre corps et votre cuir chevelu. Il est également important d’inspecter vos animaux après chaque promenade. elle souligne encore, « Si nous trouvons ensuite une tique et qu’elle est déjà logée dans le corps, nous essayons de l’enlever de préférence avec une pince à tiques. Si on l’enlève avec une pince à épiler, il faut faire attention à ne pas appuyer trop fort pour ne pas le faire régurgiter, car c’est lorsqu’il régurgite qu’il va transmettre tous ses pathogènes. Et surtout, on ne brûle pas la tique avec une cigarette et on n’applique pas de produits comme l’éther ou le pétrole, car cela pourrait la faire régurgiter.

En cas de piqûre de tique, Hélène Barré-Cardi vous invite à examiner attentivement votre plaie pendant plusieurs jours. “Il faut surveiller si une rougeur apparaît, car cela serait synonyme d’infection et signifierait que des agents pathogènes qui se trouvaient dans la salive de la tique ont été transmis”, explique-t-elle en avertissant : « Il ne faut pas paniquer, car ce n’est généralement pas grave de se faire piquer par une tique, mais il faut être prévenu et faire attention. En revanche, si la rougeur dure longtemps et se propage, vous devriez consulter votre médecin, car il peut s’agir d’un agent pathogène beaucoup plus grave.

 
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