Rencontre avec Kahra, rappeur nîmois lauréat du BJT 2024

Le jeune rappeur nîmois a remporté le 13 avril le tremplin musical de la Ville de Nîmes, la Bourse Jeune Talent 2024. Rencontre.

Comment es-tu arrivé au rap ?

J’ai grandi dans une famille de musiciens, mon père est ingénieur du son. Nous avions un studio à la maison et j’y ai passé mon enfance, il y avait beaucoup de visiteurs et de musiciens en tout genre. Mon frère aîné écoutait beaucoup de rap, donc évidemment ça m’a attiré. Mon père a essayé de m’initier aux instruments mais vers l’âge de 11 ans, j’ai commencé à écrire et j’ai tout de suite compris que c’était ce que je voulais faire, je n’ai jamais arrêté depuis. J’ai réalisé mes premières vidéos à l’âge de 15 ans et très vite j’ai commencé à me faire remarquer sur les réseaux sociaux.

Le fait d’être entouré de musiciens dans votre jeunesse a-t-il influencé votre univers musical ?

Ou alors, c’est indéniable. Se laisser bercer par tant de styles de musique apporte une richesse, qu’on le veuille ou non. Mon père jouait beaucoup de guitare électrique. On me dit souvent qu’il y a un côté rock dans ma musique, très brut. J’aime les instrumentaux qui claquent, qui saturent un peu. Cela contraste avec les productions actuelles, très fluides et minimalistes.

Quel est votre attachement à la ville de Nîmes ?

Je suis né ici, je suis toujours là aujourd’hui et je me sens bien ici. Nîmes, c’est ma maison. Ce que j’aime dans cette ville, c’est son patrimoine remarquable, son côté naturel et la tranquillité au quotidien. C’est une grande ville qui est encore à taille humaine.

Pourquoi es-tu resté à Nîmes ?

Quand j’étais plus jeune, j’avais peur de partir et plusieurs projets m’ont échappé. J’ai compris plus tard que ce que je souhaitais n’était pas signer avec un label parisien mais plutôt créer une équipe indépendante dans le sud de la : je me rends compte que c’était la bonne décision. Aujourd’hui, je travaille avec une équipe 100% nîmoise.

« Quand je suis à la place de Kahra, je suis sûr de moi et je n’ai pas peur de m’ouvrir. »

Pouvez-vous nous parler de votre projet « Saphir » ?

J’ai composé une quinzaine de titres que j’ai décidé de sortir en trois parties, le tout accompagné de clips. Le premier est sorti en février, le deuxième sort aujourd’hui et le troisième sortira en juin. J’ai notamment travaillé avec des beatmakers nîmois : Dr Devil, Trizy et Cash Baby.

Que retrouve-t-on dans vos textes ? Le vécu ? Fiction?

Ce que j’aime dans la musique, c’est avant tout créer une ambiance. Cela passe par les paroles, le vocabulaire mais aussi l’attitude, l’intonation et la manière de rapper. Je ne fais pas de rap conscient ou dénonciateur, je ne prends pas parti. Dans mes sons, on retrouve souvent cette ambiance mélancolique. J’ai commencé à faire de la musique pour parler de mon enfance puis j’ai imaginé ma vie d’adulte.

Nous utilisons nos expériences pour exprimer une humeur mais nous pouvons aussi embellir les choses, raconter une histoire. Le rap, c’est comme regarder un film. Avec les clips, on peut jouer encore plus sur ce côté cinématographique et imaginaire. Il faut réussir à créer une identité mais aussi une entité, en jouant avec ce côté mystique. Quand je suis à la place de Kahra, je suis sûre de moi et je n’ai pas peur de m’ouvrir.

Quels souvenirs gardez-vous de votre expérience BJT ?

Ça m’a permis de rencontrer du monde et de sortir un peu de ma bulle. Je suis heureux d’avoir réussi à séduire le jury avec un projet rap, de remporter ce prix chez moi. Avant le BJT, je n’avais aucune expérience de la scène, je travaillais 50 heures pour monter un bon spectacle et ça payait. C’était un véritable baptême. Maintenant, j’ai envie de remonter sur scène et de jouer les premières parties, d’aller encore plus haut. J’ai compris que la scène était ce que je voulais faire de ma vie.

Comment souhaitez-vous utiliser votre enveloppe de 10 000 euros ?

Je souhaite financer la promotion de mes projets, élargir ma communication et embaucher une attachée de presse mais aussi réaliser des clips et des visuels pour avoir une direction artistique réussie. C’est le nœud du problème aujourd’hui et c’est la chose la plus compliquée à gérer en tant qu’artiste. Je tiens à remercier la Ville de Nîmes pour ce système, de m’avoir soutenu et de m’avoir permis de monter sur scène.

Commentaires recueillis par Yann Benoit

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