Derrière la grâce d’une Marion Barbault, d’une Hannah O’Neill, d’un Guillaume Diop ou d’un Hugo Marchand, on oublie souvent les heures d’entraînement, la musculation, la diététique, le travail forçat de ces athlètes de haut niveau et bien sûr, leur peur viscérale de la blessure.
Pour Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres, la catastrophe a frappé sur scène le 16 octobre 2019. Alors qu’il dansait Manonun grand « craquement » le jette à terre avec un cri de douleur : son tendon d’Achille vient de lui lâcher.
Mais ce colosse, originaire d’Australie, n’est pas du genre à baisser les bras. Aidé de ses entraîneurs, de l’équipe sportive et médicale du Royal Ballet et avec le soutien de son épouse et de leurs trois enfants, Steven McRae s’est lancé dans la lutte contre son handicap, tant physique que moral.
Affronter vos peurs
C’est ce retour à la lumière qu’a voulu montrer le réalisateur français Stéphane Carrel. En suivant la longue rééducation de Steven, 37 ans, celui qui a signé entre autres Paul Smith, gentleman designer et une vingtaine de portraits dans la collection Planète Chefs ainsi destiné à délivrer un message universel : nous pouvons toujours affronter nos peurs et nos doutes. Car un danseur, s’il brille par son talent exceptionnel, est aussi un homme comme les autres, qui prend le métro le matin pour aller travailler. Il s’entraîne pour quelques minutes de gloire qu’il faut sans cesse remettre en question.
Entre Stéphane Carrel et Steven McRae, la confiance s’est si bien établie que l’un a fini par oublier l’appareil photo de l’autre. Le cinéaste a pu entrer dans l’intimité du danseur que l’on suit toute la journée, du réveil au retour à la maison, en passant par le petit-déjeuner avec les enfants, les séances de kiné, le lent retour à la danse, la souffrance, les larmes, les éclats. de rire.
petit garçon chétif
Né dans la banlieue de Sydney, Steven a failli céder à la passion de son père pour les courses de dragsters et est devenu pilote. Lorsqu’un jour, le petit garçon chétif va chercher sa sœur à son cours de danse, c’est une révélation. On a vite découvert un don chez lui, la danse l’a sculpté et est devenue sa religion… Jusqu’à l’excès : quelques semaines avant son accident, il a pris des analgésiques pour pouvoir continuer à se produire.
Ce film passionnant, intimiste et plein de belles émotions est aussi une belle leçon de vie. Même si le courage et la volonté permettent de surmonter de nombreuses difficultés, vous devez toujours écouter votre corps. Surtout quand c’est votre outil de travail. Homme résilient arrive sur les écrans ce mercredi 17 avril : ne le manquez pas.
« L’homme résilient », de Stéphane Carrel. 1H30. En salles le 17 avril 2024.
