Santé. Méningites, septicémies… Faut-il s’inquiéter de leur évolution spectaculaire ? – .

Santé. Méningites, septicémies… Faut-il s’inquiéter de leur évolution spectaculaire ? – .
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Santé publique française publie, ce mercredi 10 avril, les chiffres officiels des infections invasives à méningocoques (IIM) en 2023.

La fin de l’année 2022 a été marquée par un pic précoce et très élevé des cas d’IIM avec 89 cas en décembre. Le nombre de cas est ensuite resté à des niveaux élevés tout au long de l’hiver.

En 2023, 560 IIM ont été déclarés, soit 72% de plus qu’en 2022. La hausse des cas est marquée « par une forte augmentation des IIM W et Y à des niveaux jamais observés auparavant, marquant des changements importants dans l’épidémiologie de l’IIM », Alerte santé publique .

Le taux de mortalité le plus élevé est associé au sérogroupe W (19 % ou 31 décès), bien supérieur aux décès associés aux sérogroupes B (7 % de décès) et Y (8 % de décès).

Purpura fulminans, la forme la plus grave d’IIM

Les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies graves comme la méningite ou la septicémie. Ceux-ci peuvent être mortels ou laisser des séquelles importantes.

Il s’agit d’une famille dont les sérogroupes B, W, Y et C sont les plus répandus en France. Ils sont transmis par l’air ou la salive. Leur transmission interhumaine nécessite un contact étroit et prolongé.

Le purpura fulminans est la forme la plus grave d’infection méningococcique invasive. Le méningocoque provoque une infection généralisée du sang et des organes.

Des taches rouge violacé peuvent apparaître sur le corps des patients. Il s’agit d’une urgence vitale. En 2023, un purpura fulminans a été signalé dans 18 % des cas d’IIM.

Une baisse d’immunité en cause ?

Au total, 44 % des MII étaient liés au sérogroupe B (240 cas), 29 % au sérogroupe W (160 cas) et 24 % au sérogroupe Y (130 cas). Les MII du groupe C sont devenus rares avec seulement 5 cas signalés.

« Chez les nourrissons de moins d’un an et les enfants âgés de un à quatre ans, les IIM B sont restés majoritaires représentant près de 60 % des cas mais légèrement inférieurs en 2022 (67 %), tandis que les IIM Y et W représentaient une part croissante du nombre de cas avec 41 % des cas chez les moins de cinq ans (contre 30 % en 2022). Chez les plus de 15 ans, les IIM W et Y augmentaient avec l’âge. Les personnes âgées étaient les plus touchées par l’IIM Y. » plus de précisions sur Santé publique France.

Comment expliquer une telle résurgence des IIM ? La baisse de l’immunité après les confinements des « années Covid » est avancée mais aussi le retour des virus respiratoires, qui peuvent favoriser les infections bactériennes invasives.

La nécessité d’une large couverture vaccinale

Ces données ont poussé la Haute autorité de santé (HAS) à revoir la stratégie vaccinale. Dans un avis publié en mars, elle recommande la vaccination obligatoire des nourrissons de moins d’un an concernant les sérogroupes A, C, W et Y et la vaccination des 11-24 ans. Il recommande également la vaccination obligatoire des nourrissons de moins de 1 an contre le sérogroupe B.

Ces résultats « souligner le défi que représente la réalisation d’une couverture vaccinale élevée dans les groupes ciblés par les recommandations de vaccination contre le méningocoque », abonde Santé Publique France.

À noter : une infection à méningocoque est le plus souvent sans gravité et entraîne une infection respiratoire ou ORL (angine, otite, sinusite…).

Cependant, dans de rares cas, des bactéries peuvent se retrouver dans le sang et éventuellement traverser la barrière hémato-encéphalique pour infecter le liquide céphalo-rachidien, entraînant un œdème méningé et une inflammation. », explique l’Institut Pasteur.

Source : Institut Pasteur, Haute Autorité de Santé, Santé Publique France

 
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