coups, cris, insultes… « on n’a jamais vu ça depuis 42 ans »

coups, cris, insultes… « on n’a jamais vu ça depuis 42 ans »
Descriptive text here

Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux. Ce samedi soir à 19 heures, le Festival international du film fantastique de Bruxelles (Bifff) projetait Love Lies Bleeding au Palais 10. Un film très attendu puisqu’il n’était pas distribué en Europe. Seul Bifff le proposait.

»L’actrice principale Kristen Stewart a clairement indiqué qu’il s’agissait d’un film destiné à la communauté lesbienne. explique Naé, présent à la projection. Certains sont venus de Paris, voire de plus loin, pour cette séance.

“Je me souviens de la première image que j’ai vue dans Love Lies Bleeding il y a quelques mois, Katy O’Brian et Kristen Stewart sur le capot d’une grosse voiture, lesbiennes, gouines, belles, réelles, puissantes.” raconte un témoignage sur X. »Nous avons vu ce que nous passons notre temps à chercher et qui était là dans son intégralité, nos corps, nos baisers, nos histoires. On s’est réveillé le 13 avril avec l’excitation au ventre […] on s’est vu dans le métro, on a fermé un convoi de lesbiennes au palais 10. C’était beau à voir.

Mais le groupe déchante vite : “Nous avons senti que l’atmosphère n’était pas celle que nous avions imaginée.”

Naé continue : « La séance commence et on entend beaucoup de commentaires dans la salle. « Aouuuuh » quand un loup apparaît, ce genre de chose. Nous savons que cela fait partie de l’ambiance du festival. C’est vrai que nous n’étions pas tous prêts pour ça mais la séance aurait très bien pu se poursuivre sans problème. C’est autre chose qui a mis le feu aux poudres. « Très vite, on a entendu des « beurk » lors de scènes de sexe lesbiennes, « sales gouines », « elle aime bien cette salope », Quand deux lesbiennes s’embrassent, des applaudissements lors d’une scène de viol… Il faut comprendre que ce sont des mots qu’on entend dans notre quotidien. vies. Ici, nous pensions avoir un moment pour nous. C’était notre seule chance de voir le film au cinéma.

L’équipe de tournage ©2024 Getty Images

Tonifier : «dans notre groupe, on se met en colère, certains commencent à réagir. Des coups ont été échangés (sans causer de blessures nécessitant des soins, mais du matériel endommagé). Puis une personne a quitté la pièce en disant que c’était la pire séance de sa vie. Nous l’avons suivie. Il y avait 60 lesbiennes dehors.

Le groupe a alors demandé un remboursement mais a souhaité aller plus loin. “Nous voulions couper la diffusion. Il n’est pas normal de laisser passer des propos lesbophobes comme si de rien n’était et de potentiellement les laisser être prononcés au cours de la séance qui se poursuit. L’équipe du festival qui nous a été envoyée ne nous a pas compris. Nous ne nous sommes pas sentis écoutés. On nous a dit que crier pendant la séance était l’ADN du Bifff.

Le groupe commence alors à manifester devant les portes d’entrée de la salle (entre-temps verrouillées) pour perturber la séance au point que le film sera mis en pause. La police arrive avec des chiens pour contrôler la manifestation. La séance reprendra enfin mais le public sortira par les portes dérobées. « La sécurité avant tout » nous dit-on.

“L’humour toujours, mais le respect avant tout.”

Côté organisation, «nous n’avons jamais vu ça depuis 42 ans, développe Jonathan Lenaerts, porte-parole du Bifff. Nous essayons d’attirer de nouveaux publics qui ne sont pas forcément habitués au Bifff et à ces séances. Soyons d’accord, nous condamnons tous propos discriminatoires. Certains nous parlent d’un petit groupe qui s’est mis à faire des remarques et des blagues visiblement pas drôles du tout, juste derrière le groupe de lesbiennes venues pour l’occasion.

L’organisation a communiqué sur ses réseaux sociaux : «Les événements survenus pendant la session sont inacceptables, poursuit l’organisation dans un communiqué. Les propos discriminatoires envers une quelconque communauté n’auront jamais leur place au festival. Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises : de l’humour toujours, mais du respect avant tout. »

Concernant la gestion de l’événement, plusieurs messages sur X mais aussi Naé ont des critiques à faire à l’égard de l’organisation. “Il n’y a pas eu de préparation à la séance pour dire que ce film avait une portée politique et pour expliquer un peu son contexte. Et puis, ce n’est pas à nous de devoir sortir quand il y a des propos lesbophobes. C’est à ceux qui les détiennent de les faire sortir. Sur le chemin du retour, plusieurs d’entre nous étaient en larmes face à la violence des propos et de la situation.

Le porte-parole du festival comprend ces critiques. « C’est facile de rejouer le match après, mais c’est tout à fait compréhensible. Nous avons des habitués du festival qui ont été choqués. D’autres qui ont eu une séance normale. Vous savez, c’est une pièce immense. Nous avions 1 300 personnes. Quand un groupe commence à partir au bout de 40 minutes, on n’a pas le contexte et on ne veut pas prendre en otage tous ceux qui sont venus voir le film. C’est pourquoi la séance s’est poursuivie. Nous voulions avant tout calmer les gens. En revanche, la tête plus détendue, nous sommes toujours ouverts à la discussion. Il va falloir contextualiser davantage les séances mais nous ne voulons pas perdre l’âme du Bifff et avoir des projections silencieuses. Dans ce cas, autant arrêter le festival. Il y aura un gros travail de réflexion au sein des équipes. Beaucoup de travail reste à faire pour le festival qui se veut ouvert à tous et qui prône la liberté de ton.

A notre connaissance, aucune plainte officielle n’est en préparation, ni pour dégradation de matériel, ni pour propos lesbophobes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV le retour du soleil va augmenter les risques liés aux pollens de graminées – METEO CONSULT – PREVISIONS METEO DETAILLEES à 15 jours – .
NEXT dates clés pour les plaintes, les témoignages et le futur procès