hommage au film noir avec Colin Farrell

hommage au film noir avec Colin Farrell
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Nous sommes tous sucre pour la nouvelle série « Sugar »

Publié aujourd’hui à 18h58

Dans un costume anthracite et des mèches lissées, John Sugar se pose en digne héritier des soldats d’antan. Attaché à son code d’honneur, le détective traque les personnes disparues à Los Angeles pour venger sa sœur disparue. Sous le masque de l’acteur Colin Farrell, le beau mec vieillissant fait aussi des films, jouant en boucle les meilleures scènes films noirs de l’âge d’or d’Hollywood.

Le protagoniste de la série « Sugar » – disponible sur Apple TV depuis le 5 avril – intrigue à plus d’un titre. Et pas seulement en fidèle abonné de « Sight and Sound » et des « Cahiers du cinéma » ou en rat de cinémathèque toujours amoureux de Gena Rowlands dans la cuisine de John Cassavetes.

L’homme solitaire prend également des notes consciencieuses dans un carnet qu’il remet régulièrement à une non moins mystérieuse intercesseur, Ruby. « Observer, apprendre » est son leitmotiv. Fou de « La Nuit du chasseur » de Charles Laughton et de son prédicateur ambivalent, ce redresseur de torts sait désormais à quel point l’amour et la haine sont tatoués dans l’âme des hommes.

Complexité et contradiction

Après un générique qui rend hommage aux peintures d’Edward Hopperles citations se répètent à un rythme toujours plus rapide jusqu’au flash d’une seule image presque subliminale insérée au milieu de l’action dans les derniers épisodes.

De Humphrey Bogart à Robert Mitchum en passant par Dick Powell, Colin Farrell puise abondamment dans ce qui nourrit la complexité et la contradiction, ces traits qui différencient l’espèce humaine de ses ancêtres préhistoriques. Au-delà de ce dispositif, sublimé en la série comique « Dream On »« Sugar » ferme un coin au niveau narratif.

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En soi, l’intrigue semble accessible à tout détective qui se respecte dans la Cité des Anges. Au plus sombre de « LA Confidential », James Ellroy en a vu d’autres et le dossier confié à Sugar ne se démarque pas d’une longue lignée de jolies filles évanouies en pleine nature. Sauf qu’, la victime, Olivia, appartient à la célèbre dynastie Siegel – encore une fois, nom de famille choisi, sans doute un clin d’œil à Eastwood et à l’inspecteur Harry.

En creusant à peine, Sugar découvre un demi-frère friand de perversions sexuelles, sans oublier le patriarche, un cinéaste qui glorifiait pleinement la sensualité rayonnante de ses stars, ou encore son épouse actuelle, une mère hyperprotectrice bien décidée à faire le pire pour protéger celui de son fils. dos. fils. De quoi filmer la naissance du avec le brio de Michael Mann ou des frères Coen. Cependant, cette série blindée au récit chic et trash laisse aussi craquer l’armure glamour pour laisser entrevoir d’autres ambitions.

Un fondu du film dans le scénario

Ici, il faudra parler de l’auteur, le Chicagoien Mark Protosevich, cinéphile bercé par les exploits d’Errol Flynn et de Clark Gable qui, adolescent enhardi par les films de Ray Harryhausen, allait jusqu’à jouer le vampire. dans les jardins du quartier. Selon lui, il a complété sa formation par la découverte des magistral « Taxi Driver » et « Chinatown » et s’est perfectionné à l’école des rebelles germaniques (Fassbinder, Herzog, Wim Wenders) et de leurs homologues français de la Nouvelle Vague.

Devenu scénariste sur le tard (« The Cell », « Poséidon », « I Am Legend », « Thor » ou « Oldboy »), le passionné sous influence continue depuis de porter ce bagage. Et cela se voit dans « Sugar », une série exigeante qui peut être agaçante par son étalage d’érudition cinéphile ou au contraire accro comme un drogué en mal de drogue sur Sunset Boulevard. A soixante ans, Mark Protosevich cache à peine qu’il a trouvé le sens de l’existence sur grand écran et se demande si tout cela a un sens.

Atterrir au carrefour de Shibuya

Au fur et à mesure que les épisodes, plutôt courts, s’éternisent, un sentiment fantastique toujours plus insidieux se dessine. John Sugar présente quelques anomalies par rapport au privé standard, et pas seulement parce qu’il préfère la compagnie des chiens à celle des femmes.

L’homme déteste la violence, accepte de porter un revolver du bout des doigts, et uniquement parce que c’est une antiquité. Il parle plusieurs langues, de l’espagnol à l’ourdou, fait preuve d’une intelligence démoniaque et d’un flegme olympien. Son grand voyage en tant qu’être humain est de s’asseoir sur une terrasse à Tokyo, au carrefour de Shibuya, où passent 3 000 personnes chaque minute.

En dire plus serait un sacrilège mais sachez qu’au final, lorsque “The End” apparaît à l’écran, John Sugar donne envie de le revoir dans une deuxième saison. Un peu de douceur dans ce monde brutal…

Apple TV, 8 X 50′-33′.

Cécile Lecoultred’origine belge, diplômée de l’Université de Bruxelles en histoire de l’art et archéologie, écrivant dans la section culturelle depuis 1985. Elle est passionnée de littérature et de cinéma… entre autres !Plus d’informations

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