« Anthracite », série avec Noémie Schmidt, déçoit

« Anthracite », série avec Noémie Schmidt, déçoit
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« Anthracite » ne marque pas Netflix

Publié aujourd’hui à 20h00

Avec ses ambiances alternant violence et pureté rocheuse, le massif des Ecrins encadre majestueusement une série quelque peu brouillonne. Disponible depuis mercredi sur Netflix, « Anthracite » oscille tel un encensoir aux fumerolles soufrées entre plusieurs pistes narratives. Dans un petit village de montagne, les émotions se bousculent, un drame similaire aux suicides collectifs de l’Ordre du Temple Solaire ayant laissé des souvenirs encore traumatisants.

Trente ans après les faits, un cadavre marqué au visage d’une marque au fusain rappelle le rituel attribué à une secte dont le gourou et les survivants sont aujourd’hui enfermés dans un asile psychiatrique. Solal, journaliste, enquêtait sur cette affaire, intrigué par les mystérieuses recherches scientifiques menées dans les glaciers alpins. Il a soudainement disparu et sa fille est inquiète.

Enquêteur décalé

Le drame se transforme alors en comédie. Après le réalisme de l’affaire, faisant écho à la mode des séries « true crime » qui pullulent, comme au phénomène du « web sleuthing »ces internautes passionnés d’affaires classées qui remplacent les policiers, place au plaisir des enquêteurs décalés Façon « HPI ». Car la fille de Solal, avec son chapeau de trappeur, ses jambes fluo et sa bavardage, contraste avec le décor austère. Geek absolu, Ida accélère la collecte d’informations et s’en prend aux flics locaux.

Là encore, les auteurs Fanny Robert et Maxime Berthemy, scénaristes expérimentés de « Profilage » ou « Uvni(s) », ne peuvent s’empêcher de développer des points d’intrigue incertains. L’agent Giovanna, adepte des méthodes traditionnelles, protège son frère homosexuel, d’où des frictions inutiles avec la population locale. Un voyou repenti trouve refuge dans le village et sympathise avec le fou d’informatique.

Des flashbacks élargissent encore le récit, reconstituant l’ambiance démoniaque qui présidait aux rituels de la secte en 1994. Au-delà de ces séquences morbides et trash, la référence à l’Ordre du Temple Solaire reste anecdotique. Mieux vaut s’appuyer sur les documentaristes Frédéric Mermoud (« Sirius – Ondes de choc », 2018), Pierre Morath et Eric Lemasson (« La fraternité », 2023) ou encore Yves Boisset (« Les mystères sanglants de l’OTS », 2005) pour une une enquête plus solide sur le sujet.

Première production éco-sensible

Afin de briser les clichés – tout ici est trop souvent glaçant et époustouflant – « Anthracite » organise une rencontre atypique d’acteurs, le rappeur Hatik, l’insubmersible Jean-Marc Barr, la chanteuse Camille Lou, le cachetonneur Kad Merad, etc. Leader du groupe, la Valaisanne Noémie Schmidt fait mouche dans un style audacieux et intrépide très copié-collé de Lisbeth Salander dans la série « Millenium ». Mais le score ici n’égale jamais celui de Noomi Rapace.

Une consolation pour l’actrice très engagée sur le plan écologique, “Anthracite” peut se targuer d’être la première production éco-sensible de Netflix, dotée d’un éco-référent chargé de mesurer l’impact carbone des tournages, une obligation pour quiconque veut bénéficier d’aides. à la production audiovisuelle du CNC français. Netflix s’engage à reverser 1% du coût carbone aux associations de protection de l’environnement. Pas très marquant, « Anthracite » restera au moins dans les mémoires pour sa propre empreinte soignée. C’est déjà ça.

Cécile Lecoultred’origine belge, diplômée de l’Université de Bruxelles en histoire de l’art et archéologie, écrivant dans la section culturelle depuis 1985. Elle est passionnée de littérature et de cinéma… entre autres !Plus d’informations

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