Diagnostic de l’endométriose : bientôt un test, mais pour qui ?

Diagnostic de l’endométriose : bientôt un test, mais pour qui ?
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Le conditionnel – un temps utilisé – n’est plus utilisé depuis le 7 mars, et l’annonce officielle de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin : un test salivaire pour détecter l’endométriose sera proposé et remboursé à 100 % à partir de 2025. Si les associations accueillent favorablement cette première étape importante pour une maladie très courante et invalidante dont le diagnostic était jusqu’à présent très invasif, de nombreuses questions restent sans réponse, auxquelles le Dr Sylvain Tassy, ​​gynécologue spécialisé dans cette pathologie, a accepté de répondre (1).

En quoi consiste ce test ?

Il s’agit d’un test français très innovant (cocorico !) extrêmement sensible, capable de mettre en évidence la présence de biomarqueurs spécifiques de l’endométriose.

Le diagnostic est fiable à 95 % (contre 75 à 80 % pour l’IRM pelvienne par exemple). Un autre avantage de ce test, et essentiel lorsqu’on participe à un dépistage, est sa sécurité, puisqu’il est réalisé à partir d’un simple prélèvement de salive.

Le prix élevé (1 000 euros) ne ralentira-t-il pas son déploiement à grande échelle ?

Sachant qu’environ 10% des femmes souffrent d’endométriose, il est évident que nous ne pouvons pas proposer ce test à l’ensemble de la population. Il faudra préciser les indications et la place exacte dans le parcours de soins : quand le prescrire ? Qui peut le prescrire, le médecin traitant, la sage-femme, le spécialiste ?

Concernant les indications, avons-nous déjà des pistes ?

Il paraît clair qu’elle s’adressera en priorité aux femmes chez qui les examens cliniques ou l’imagerie médicale (échographie endovaginale, IRM pelvienne…) n’expliquent pas des douleurs persistantes et qui se retrouvent donc en situation d’errance diagnostique.

Pourquoi cette faible performance diagnostique de l’imagerie dans certains cas ?

Chez les femmes jeunes notamment, on peut retrouver une endométriose peu développée, superficielle, donc peu visible sur les images IRM pelviennes ou sous échographie. Les douleurs sont néanmoins bien présentes ; leur gravité n’est pas nécessairement corrélée à l’importance des lésions induites par la maladie.

Connaissant les liens entre endométriose et infertilité, le test pourrait-il être proposé aux femmes qui ne peuvent pas tomber enceintes ?

La maladie étant totalement asymptomatique dans 50% des cas, il serait en effet pertinent de proposer le test dans un contexte d’infertilité, même si la femme ne se plaint d’aucune douleur.

Il semblerait également intéressant, compte tenu du rôle probable de la génétique dans l’apparition de l’endométriose, de prescrire le test à des femmes jeunes, voire adolescentes, avec ou sans symptômes, mais dont plusieurs membres de la famille (sœur, mère…) sont touchés par la maladie. maladie.

Quelles « limites » voyez-vous dans le test ?

Il faut déjà réfléchir aux solutions à apporter aux patients qui consultent parce qu’ils souffrent et dont le test s’avère négatif. Certes, elles seront rassurées de ne pas souffrir d’endométriose, mais leur douleur sera toujours présente ; les tests ne résolvent pas les problèmes de support.

Et, d’un autre côté bien sûr, il faudra s’inquiéter pour les femmes, certainement nombreuses compte tenu de l’incidence de l’endométriose, qui auront un test positif. Vers qui doit-on diriger le flux important de ces nouveaux patients ? Il faut désormais réfléchir à l’organisation des soins en aval, alors que l’offre de soins est tendue. C’est déjà ce que nous faisons au Sud avec la mise en place du réseau endométriose.

Une dernière observation ?

Oui, je tiens à vous rappeler que tous les tests et imageries du monde ne remplacent pas l’écoute et le diagnostic, qui consistent avant tout à se poser les bonnes questions lors d’une consultation réalisée par un professionnel formé, et c’est aussi extrêmement fiable!

1. Il co-organisera avec le Dr Émilie Piquet-Raynaud, algologue, le Congrès grand public Endo Nice, le 17 mai au Centre Universitaire Méditerranéen.

 
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