Mary Ellen Mark, Lee Friedlander, Sophie Calle, Le Japon ou le sport au programme des Rencontres d’Arles

Classiques, archives, art contemporain et photographie vernaculaire. Pour sa 55ème édition, les Rencontres d’Arles, le plus grand festival de photo au monde, maintiennent le cap d’une vision panoramique et pléthorique de la photographie avec plus d’une quarantaine de projets intégrant une programmation associée. « Tourbillons, esprits, traces, lectures et relectures parallèles sont autant de nouvelles perspectives qui sous-tendent l’édition 2024 des Rencontres d’Arles », explique Christophe Wiesner, le directeur de l’événement, qui maintient un équilibre constant. Le festival se définit par son «lien avec l’histoire de la ville d’Arles” mais aussi “pionnier”.

Un premier volet intitulé « Ermous » vise à capter les pulsations du monde. L’espace Van Gogh présentera une vaste exposition de Mary Ellen Mark, photographe américaine née en 1940 et décédée en 2015. Conteuse, portraitiste, humaniste, mémoriste, l’artiste aimait le long regard. La présentation se concentrera sur cinq projets approfondis, les femmes institutionnalisées en Oregon, les enfants des rues à Seattle, les travailleuses du sexe à Mumbai, les nécessiteux avec Mère Teresa et les familles de cirque en Inde.

Mary Ellen Mark, « Manifestation féministe », New York, 1970. Avec l’aimable autorisation de la Fondation Mary Ellen Mark / Howard Greenberg Gallery.

Autre grande figure américaine, Lee Friedlander sera exposé à la Fondation Luma, en dialogue avec le cinéaste Joel Coen. Un film et 70 photos pour couvrir 60 ans de carrière et un double questionnement sur le pouvoir des images.

Les fans retrouveront plusieurs anciens, liés à l’histoire des Rencontres. Jean-Claude Gautrand y expose en 1971 ! Il revient au musée Réattu avec des séries historiques témoignant de son goût pour l’expérience, passant du pur au conceptuel, du témoignage au pictorialisme.

Au Muséon Arlaten, « Aiming Right » rassemblera des photos de pétanque prises dans les années 1970 par… Hans Silvester ! Grand reporter pour Rapho, photographe des peuples de l’Omo, il témoigne avec cette série du lien patiemment créé avec son sujet, dans un magnifique noir et blanc.

Pétanque et Jeux Olympiques

En cette année olympique, le Musée de l’Arles Antique présentera « Le sport à l’épreuve » réunissant les collections du Musée Olympique et de Photo Elysée. L’essor de la photographie amateur à la fin du XIXe siècle coïncide avec la visibilité croissante accordée aux compétitions sportives. Les photos témoignent de cette pratique jusqu’à l’avènement du spectacle mondialisé mais aussi de questions techniques, notamment autour de la représentation de la vitesse.

Jeux Olympiques de Melbourne 1956, athlétisme, 110 m haies – Joel Shankle (USA) 3e, Jack Davis (USA) 2e, Lee Calhoun (USA) 1er, 2023. Comité International Olympique (CIO).

L’histoire sera également au programme avec « Quand les images apprennent à parler » à la Mécanique Générale, présentant l’exceptionnelle collection d’Astrid Ullens de Schootent Whettnall. Les chiffres sont impressionnants, la fondation rassemble plus de 5 000 photos, provenant d’une centaine d’artistes seulement, appartenant à la vague catégorie de la « photographie documentaire conceptualisée ». A voir notamment, des photos très différentes de Robert Adams, Manuel Alvarez Bravo, Diane Arbus, les Becher, Walker Evans, Helen Levitt, Ed Ruscha ou encore Garry Winogrand.

Un regard sur le Japon

Le Japon et les artistes japonais seront largement mis à l’honneur. A l’abbaye de Montmajour, Uraguchi Kusukazu présente « Ama », autour des femmes de la mer qui depuis 3 000 ans pratiquent l’apnée à la recherche d’algues et d’ormeaux. L’exposition « Répliques » de l’espace Van Gogh rassemble des photos du cataclysme du 11 mars 2011, du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé Fukushima. Ishiuchi Miyako s’interroge sur la disparition des corps dans « Belongings », qui fait suite à la mort de sa mère.

A l’Archevêché, « Quelle joie de vous voir » présente un large voyage à travers la scène photographique japonaise des années 1950 à nos jours, avec une vingtaine d’artistes de différentes générations, pour la plupart méconnus du grand public, avec trois tendances , observations de la vie quotidienne, critique de la société et expérimentations plastiques.

Artistes contemporains

La scène contemporaine sera bien sûr largement présente, avec notamment un projet de Sophie Calle, originaire du Gard. Découvrant les cryptoportiques l’année dernière, l’artiste qui poursuit un travail au long cours autour des étapes de disparition, dans ce lieu totalement inadapté à la conservation des œuvres d’art, à la décomposition des œuvres attaquées par les moisissures après un dégât des eaux.

Cristina De Middel, « Série An Obstacle in the Way, Journey to the center », 2021. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Magnum Photos.

A découvrir également un voyage au centre de la Terre avec Cristina de Middel à l’église des Frères Prêcheurs, les expériences colorées des « Rivières Océanes » de Nicolas Floc’h à la chapelle Méjan, une histoire photographique du graffiti avec « Au nom du nom » à l’église Sainte-Anne ou encore le « Phantom Ride » de Mo Yi à la Mécanique générale, un artiste chinois qui bouleverse et questionne la fonction documentaire de la photo et montre à la fois l’énergie et la mélancolie qui traverse son pays.

 
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