Ces cardiologues de la Côte d’Azur utilisent l’intelligence artificielle pour savoir si le cœur souffre

Ces cardiologues de la Côte d’Azur utilisent l’intelligence artificielle pour savoir si le cœur souffre
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Antoine (1) a 70 ans. Hypertendu, fumeur, il est néanmoins très actif et ne présente aucun symptôme de maladie cardiovasculaire.

Cependant, son médecin traitant, par mesure de précaution, a jugé utile de lui prescrire un coroscanner, un scanner qui permet de visualiser le cœur et les artères du cœur (artères coronaires) de manière non invasive. L’objectif est de vérifier, compte tenu des facteurs de risque présentés par Antoine, qu’il n’est pas atteint de maladie coronarienne, la forme la plus courante de maladie cardiaque liée à un rétrécissement (sténose) des vaisseaux sanguins. L’examen, réalisé à l’Institut Arnault Tzanck (IAT) de Saint-Laurent-du-Var, révélera que l’artère interventriculaire antérieure (extension de l’artère coronaire gauche) est partiellement obstruée. Antoine devra donc subir un examen complémentaire, invasif cette fois, une coronarographie qui montrera finalement que ce rétrécissement n’a aucun impact sur la circulation du sang dans le cœur. Et qu’il n’est donc pas nécessaire qu’il subisse une intervention ; un traitement médical simple vous sera prescrit.

Dans le cas précis d’Antoine, aurait-il été possible d’éviter la coronarographie et de lui permettre de rentrer chez lui après la coronarographie ? Oui. C’est la preuve que les D viennent de fournirrs Julien Adjedj et Pierre Amiens, cardiologues interventionnels à l’IAT, avec l’aide du Dr Yann Dascorn, radiologue spécialisé en imagerie cardiovasculaire. Une conclusion issue d’années de recherche dans un domaine d’avenir : l’intelligence artificielle associée à la cardiologie. « Nous avons participé au développement d’un algorithme qui permet, à partir des images fournies par le coroscanner, d’évaluer l’impact des sténoses sur la circulation sanguine »annoncent les médecins.

Anomalies non concluantes

Un algorithme qui devrait révolutionner la prise en charge des patients présentant des anomalies au scanner « non concluant »une situation très courante comme l’explique Dr Adj. « Le coroscanner est très bon en valeurs prédictives négatives : évidemment, lorsque l’examen est normal, il est très fiable, et le patient peut rentrer chez lui rassuré. Il n’y a pas de doute non plus en cas d’images très sévères, d’ischémie grave : une coronarographie est immédiatement réalisée. En revanche, chez de nombreux patients, il est difficile de conclure : le coroscanner met en évidence des sténoses intermédiaires, et il est difficile de décider de la poursuite de la prise en charge : traitement médical ou revascularisation via pose d’un stent ou chirurgie. Une coronarographie de contrôle doit alors être réalisée, avec un test d’ischémie dont le plus fiable est le FFR qui permet de quantifier numériquement l’impact du débit tensionnel induit par le retrait.

Dans le cadre d’une étude internationale, à laquelle a participé la seule équipe de cardiologues interventionnels de Saint Laurentin en France, des images issues d’examens FFR ont été utilisées pour entraîner un algorithme de deep learning capable d’évaluer rapidement cette FFR lors du coroscan, sans examen complémentaire, et d’indiquer si la lésion est ischémique (provoque des douleurs au cœur), dans quelle mesure et quelle suite donner à l’examen.

Réponse en 30 minutes

« C’est une vraie révolution ; à partir d’un seul examen d’une trentaine de minutes, au coroscanner, nous disposons d’informations à la fois anatomiques et fonctionnelles. Nous sommes aujourd’hui les premiers en France à utiliser cet algorithme qui va permettre d’indiquer au patient, à la fin de l’examen, comment on va le traiter, dans quelle zone, et même quel stent sera éventuellement posé… Ce c’est l’avenir qui se met en route.

1. Le prénom a été modifié.

2. Examen de base, réalisé lors d’une coronarographie, pour déterminer si un rétrécissement coronaire nécessite une intervention. Il utilise un guide de mesure de la pression intracoronaire.

3. Financé par l’Établissement IAT, grâce notamment à des dons, dans le cadre d’appels à manifestation d’intérêt, ce projet innovant, stratégique et d’avenir en matière de cardiologie interventionnelle, a également été soutenu financièrement par le Conseil Départemental dans le cadre de l’AAP santé 2023. et par l’ARS.

 
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