Comme Kate Middleton, les cancers touchent de plus en plus les moins de 50 ans

Comme Kate Middleton, les cancers touchent de plus en plus les moins de 50 ans
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Krisanapong Detraphiphat / Getty Images Les cancers touchent de plus en plus de jeunes dans le monde.

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Les cancers touchent de plus en plus de jeunes dans le monde.

SANTÉ – ​​Le cas de Kate Middleton révèle un phénomène de grande ampleur. Agée de 42 ans, la princesse de Galles a annoncé vendredi 22 mars qu’elle était atteinte d’un cancer. Or, sans que la science comprenne vraiment pourquoi, les personnes de moins de 50 ans sont, depuis plusieurs décennies, de plus en plus souvent touchées par cette maladie.

C’est un vrai ” épidémie “, résume à l’AFP le cancérologue Shivan Sivakumar, chercheur à l’université de Birmingham. Entre 1990 et 2019, le taux de cancer a presque doublé (+80 %) dans cette tranche d’âge à travers le monde, selon une vaste étude publiée en 2023 par BMJ Oncology. Une analyse qui s’est concentrée sur les trente cancers les plus répandus.

Pour la seule France, il est difficile de mesurer l’ampleur du phénomène. Comme il l’a écrit l’Expressqui s’est penché sur le sujet en 2023, “les documents officiels de l’Inca (Institut National du Cancer) ne présente aucune incidence en dessous de 40 ans car ses experts estiment qu’il n’est pas possible de tirer des conclusions générales avec un nombre de cas qui reste limité ».

Une tendance inquiétante

Mais à l’échelle mondiale, le phénomène, qui touche particulièrement les pays développés, se traduit néanmoins par une augmentation des décès par cancer chez les moins de 50 ans. En trois décennies, leur nombre a augmenté d’environ 28 %. Certaines affaires médiatiques ont frappé le grand public, comme le décès à 43 ans de l’acteur Chadwick Boseman, star de “Panthère noire”suite à un cancer colorectal en 2020.

En effet, les cancers gastro-intestinaux (qui touchent le côlon, l’œsophage, le foie…) connaissent une flambée particulièrement notable chez les jeunes. Selon l’American Cancer Society, ils constituent la première cause de décès par cancer chez les hommes de moins de 50 ans, et la deuxième cause de décès chez les femmes du même âge, derrière le cancer du sein.

Et la tendance ne devrait pas s’arrêter là. Cette même étude estime que le nombre de diagnostics précoces de cancer pourrait encore augmenter d’environ 30 % dans le monde d’ici 2030, et que le nombre de personnes qui en décèdent pourrait augmenter d’environ 20 %.

Pas de coupable évident

Alors comment expliquer un tel phénomène ? “Pour l’instant, il n’y a aucune preuve concluante” pour privilégier une explication, poursuit Shivan Sivakumar. Il est probable que plusieurs facteurs soient en cause, et les chercheurs privilégient deux pistes à cet égard.

La première est que les générations récentes ont été plus exposées que leurs prédécesseurs à des facteurs de risque bien connus. Une observation conforte cette hypothèse : par rapport aux générations précédentes, les quadragénaires actuels sont plus jeunes lorsqu’ils sont confrontés au tabagisme, à la consommation d’alcool ou à l’obésité.

Ce dernier point retient particulièrement l’attention de l’épidémiologiste Helen Coleman, de l’université Queen’s de Belfast. Le chercheur, qui a notamment étudié les cancers chez les jeunes en Irlande du Nord, souligne un “épidémie liée à l’obésité” qui n’existait pas avant les années 1980.

De nouveaux risques ?

Reste la deuxième grande piste, qui porte sur l’émergence de nouveaux risques cancérigènes. Les théories sont nombreuses (produits chimiques, microplastiques, nouveaux médicaments, etc.), mais toutes restent spéculatives. Objet d’une forte médiatisation, les aliments ultra-transformés ont récemment été cités comme possibles coupables. Mais, « il y a vraiment très peu de données pour étayer cette idée »insiste Helen Coleman.

Une explication, populaire dans les milieux vaccino-sceptiques, peut cependant être formellement écartée : la vaccination anti-Covid n’a rien à voir avec la hausse des cancers chez les jeunes, le phénomène ayant commencé bien avant la pandémie.

Sans connaître les causes profondes de l’augmentation du nombre de cancers chez les moins de 50 ans, il est donc difficile de savoir comment l’arrêter. A cet égard, pour certaines autorités sanitaires, le dépistage est un outil crucial : les États-Unis ont ainsi abaissé en 2021 à 45 ans l’âge auquel il est recommandé de se faire dépister les cancers colorectaux. En France, l’âge minimum reste fixé à 50 ans, mais certains gastro-entérologues préconisent un abaissement.

Plus généralement, les chercheurs interrogés par l’AFP espèrent que le cas de la princesse de Galles attirera l’attention des jeunes sur le fait que le cancer ne frappe pas que les plus âgés. Et en cas de doute sur un symptôme, mieux vaut consulter.

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