Genoux, épaules, poignets, doigts, hanches… Lorsque les personnes ont des articulations qui bougent facilement au-delà de l’amplitude de mouvement normale, cela indique qu’elles souffrent d’hypermobilité articulaire. C’est une maladie courante, surtout chez les femmes et les jeunes adultes. Selon des chercheurs du King’s College de Londres (Angleterre), les adultes souffrant de cette pathologie pourraient être exposés à un risque accru de Covid long. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue BMJ Public Health.
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques sont partis d’une observation. “Outre l’âge, la probabilité de développer une forme longue du coronavirus semble être plus élevée lorsqu’elle est liée à certains problèmes de santé sous-jacents, notamment la fibromyalgie, le syndrome du côlon irritable, la migraine, les allergies, l’anxiété, la dépression et les maux de dos.” Ces facteurs de risque ont tous été associés indépendamment à l’hypermobilité articulaire. Ainsi, l’équipe a recruté 3 063 patients qui ont tous signalé au moins une infection au Covid-19. En août 2022, les participants ont été invités à remplir un questionnaire pour savoir s’ils avaient des articulations hypermobiles, s’ils s’étaient complètement remis de leur infection au coronavirus et s’ils souffraient d’une fatigue persistante.
Hypermobilité articulaire : les patients ont 30 % plus de chances de ne pas se remettre d’une infection au Covid-19
Les résultats ont montré qu’environ 1 patient sur 3 a déclaré ne pas s’être complètement remis de sa dernière infection. Parmi eux, 269 adultes présentaient une hypermobilité articulaire généralisée. Selon les auteurs, parmi les 1 940 personnes ayant déclaré s’être complètement rétablies, près d’un volontaire sur quatre présentait une hypermobilité articulaire. « 400 d’entre eux étaient des femmes. » Après avoir pris en compte des facteurs potentiellement influents, tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le niveau d’éducation et le nombre de vaccinations reçues, l’équipe a découvert que l’hypermobilité articulaire était fortement associée à l’absence de guérison complète d’une infection au Covid-19.
Ainsi, les personnes souffrant d’hypermobilité articulaire étaient environ 30 % plus susceptibles de déclarer qu’elles ne s’étaient pas complètement remises d’une infection à coronavirus que celles ayant des articulations normales. De plus, l’hypermobilité articulaire prédisait de manière significative des niveaux élevés de fatigue, ce qui s’est avéré être un facteur clé dans l’incapacité à récupérer complètement.
« Une meilleure connaissance de l’hypermobilité articulaire est nécessaire pour une prise en charge efficace des patients »
« Cette observation est cliniquement importante en raison de son impact potentiel sur la compréhension et l’identification des sous-phénotypes longs de Covid pour le dépistage et les interventions ciblées personnalisées. Plus généralement, une meilleure connaissance de l’hypermobilité articulaire généralisée et de ses associations extra-articulaires associées est nécessaire pour une prise en charge efficace des patients », concluent les chercheurs.
