Saviez-vous ? A l’origine, le tube de Nougaro, Toulouse, ne célébrait pas la Ville rose

Saviez-vous ? A l’origine, le tube de Nougaro, Toulouse, ne célébrait pas la Ville rose
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Par Marie Lamarque
Publié le

24 mars 24 à 11h48

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Entre « l’eau verte du Canal du Midi et la brique rouge des Minimes », Claude Nougaro chante son « païs » pour la première fois en avril 1967. Toulousece tube du chanteur, devenu l’hymne de la Ville rose, résonne encore 57 ans plus tard.

Mis à l’honneur lors de la présentation du nouveau portrait du poète, jeudi 7 mars 2024, la foule rassemblée place Saint-Pierre l’a repris à l’unisson. Dans les stades toulousains, des mots bien choisis sont inscrits sur les banderoles et foulards des supporters : « Ici, même les mamies aiment la castagne ».

Mais le saviez-vous ? La première version de cette chanson ne ressemblait pas du tout à celle que nous connaissons aujourd’hui.

Une enfance difficile

Seuls ceux qui connaissent l’enfance du jeune Claude comprendront pourquoi la ville de Toulouse lui a inspiré des mots plutôt moroses. Peu de temps après sa naissance, ses parents, tous deux artistes, le confient à ses grands-parents. Son père, Pierre, grand baryton, voit sa carrière décoller. Il doit partir en tournée. Liette, la mère de Claude Nougaro, l’accompagne.

56 boulevard d’Arcole où est né Claude Nougaro. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)

Le poète en herbe grandit dans le quartier des Minimes, qui n’était, dans les années 1930, qu’une banlieue. Des familles d’immigrés fuyant la guerre civile espagnole s’y installèrent en 1939.

La violence règne à l’école. Claude, plutôt rêveur, doit, malgré lui, sortir les poings : « Ici, si tu frappes, tu gagnes ». Et quand il est à la maison, l’enfant s’ennuie “chez des grands-parents pas très modernes”, explique Catherine Cantoguide-conférencier.

Avant Toulouse, les Toulouse Blues

« Papa ne supportait pas l’idée de se sentir exilé. Dans cette banlieue [des Minimes, NDLR], il n’était ni à la ville ni à la campagne. Ce fut une période intermédiaire douloureuse pour lui », ajoute Cécile Nougaro.

La fille aînée du poète anime La Maison Nougaroune péniche transformée en lieu dédié aux œuvres de son père, ouvert à la visite depuis 2019. A l’intérieur, on retrouve le texte manuscrit de Toulouse. « Vous voyez son écriture comme elle est belle. C’est déjà une preuve de sa générosité », souligne Cécile.

Juste au-dessus, un autre texte est exposé. Un poème intitulé Les Bleus toulousains écrit avant la célèbre chanson Toulouse. En voici un extrait : « Ô Toulouse, mon Toulouse / toi la ville qui m’a vu naître / pardonne-moi de ne pas être / chanteur d’opéra / comme mon père l’était ». Une version bien loin de l’hymne d’amour qu’on connaît.

Un tour de Toulouse pour une nouvelle chanson

Alors, à qui devons-nous le texte d’aujourd’hui ? “C’est Odette [la deuxième épouse de Claude Nougaro, NDLR] qui lui a dit : « tu dois célébrer la ville qui t’a vu naître ». Alors, par amour, il s’est mis au travail. »

Transformer l’amertume, le ressentiment et les règlements de compte en déclaration émouvante :

Afin de trouver l’inspiration, il retourne à Toulouse. Cela fait une vingtaine d’années qu’il n’a pas vu sa « ville ». Gascon. Sa redécouverte de la Ville rose donne lieu à des propos presque touristiques. Du Canal du Midi aux Minimes, de l’église Saint-Sernin au Capitole, pour finir à Blagnac. Il fait son tour dans la Ville Rose.

Côté musique, Toulouse mérite d’être écouté attentivement : « au début, on retrouve les notes de ‘La Toulousaine’, [l’hymne occitan écrit en 1845 par Lucien Mengaud, NDLR]sonné par le carillon de l’église des Minimes », précise Catherine Canto.

En version condensée d’un peu plus de quatre minutes, l’œuvre recèle bien des richesses !

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