L’écrivain Christine Beaulieu, entre deux autres casquettes artistiques

Les différentes casquettes artistiques lui vont bien. Depuis jeudi, Christine Beaulieu est revenue dans sa ville natale en tant qu’auteure pour proposer son magnifique album Saumon Mitis au Salon du livre de Trois-Rivières. Samedi soir, c’est l’actrice qui quittera le CECI de l’hôtel Delta pour se rendre à la première du film à Trois-Rivières La glace fondantedans lequel elle joue le rôle principal.

Au moment de cet entretien, elle avait croisé une multitude d’enfants qui s’arrêtaient pourtant au stand de son auteur pour son rôle d’Isabelle dans la comédie populaire L’oeil du cyclone. Elle comprend très bien cette situation. Ce personnage d’Isabelle l’a amenée dans les chalets du Québec et son côté sympathique touche le cœur des téléspectateurs de toutes les générations.

Christine Beaulieu ne s’en plaint guère. Elle est plutôt touchée de voir que les jeunes écoutent la télévision québécoise. De plus, comme elle n’a pas d’enfants, elle prend tout ce que lui donne ce plateau, y compris les enfants d’Isabelle. Je profite pleinement de ce rôle de mèredit-elle, tout sourire.

D’ailleurs, cette Isabelle est le personnage qui lui ressemble le plus. Isabelle est pratiquement elle. Elle est extrêmement proche de moi. J’arrive sur le plateau et toutes mes antennes vérité s’allument.

L’oeil du cyclone

Photo de : KOTV

La signature de l’écrivain

Quiconque a lu son livre J’aime Hydro et qui s’immerge dans Saumon Mitis reconnaîtra sa signature. Christine Beaulieu aime écrire, si elle est invitée à créer un projet. J’ai besoin d’un coup de main. Je n’ai pas les réflexes d’un Simon Boulerice ou d’une Fanny Britt, disonselle donne comme exemple.

Lui tendre la main, c’est ce qu’a fait l’architecte Pierre Thibault, qu’elle ne connaissait pas. L’homme a créé une structure aux Jardins de Métis pendant la pandémie et a invité des artistes à s’y produire. Tout le monde avait carte blanche. Elle se demanda d’abord pourquoi il avait pensé à elle. Cependant, en fin de compte, l’instinct de l’architecte s’est avéré exact.

Christine Beaulieu a relevé le défi et l’a relevé avec conviction. Elle a discuté avec des gens qui lui ont spontanément parlé de leur rivière et des deux installations hydroélectriques de la rivière Mitis, qui ne fonctionnent plus et qui bloquent le passage du saumon.

Elle a fait ses recherches, posé toutes ses questions, a été touchée par le sort de ces saumons, a écrit son histoire, s’est mise à la place du saumon et a présenté le tout sur scène dans les Jardins de Métis.

J’avais déjà conscience de notre responsabilité envers les autres espèces, mais me mettre à la place d’une autre espèce, ça fait du bien, je pense.elle dit. Nous sommes la seule espèce sur Terre à pouvoir influencer le bien-être de toutes les autres espèces. Si nous ne le faisons pas, nous manquons à notre responsabilité.

Dans l’album qui reprend le texte de la pièce, le lecteur se glisse dans la peau de ces saumons, véritables survivants, s’ils parviennent à braver leur voyage jusqu’au bout. Une histoire qui passionne, qui touche toutes les générations, et qui est très bien servie par les illustrations de Caroline Lavergne.

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L’auteure Christine Beaulieu et l’illustratrice Caroline Lavergne retracent l’histoire du saumon de la rivière Mitis.

Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross

Aujourd’hui que son histoire a pris la forme d’un album et qu’elle poursuivra sa vie sur scène avec des performances données partout au Québec, Christine Beaulieu est heureuse d’avoir dit oui à Pierre Thibault.

J’écrivais seul dans mon coin, dans mon petit chalet en Métis et c’est sympa, ça a marchédit-elle en souriant largement. Là-bas, je produis moi-même, je suis mon propre patron. Je l’ai écrit, j’y joue, c’est mon affaire, j’embauche qui je veux, je paie très bien mes collègues comme je pense qu’il devrait l’être. Cela me rend fier.

Cet été, en juillet, elle jouera de nouveau aux Jardins de Métis, puis à la Biosphère de Montréal, après quoi elle se produira à Ferme-Neuve, puis sera accompagnée par un orchestre symphonique à Ottawa. J’attends l’invitation de Trois-Rivières!elle dit. Je suis pareil. J’opère sur invitation.

Aux sages…

Grand sourire et grand coeur

Dans les couloirs du salon, elle déambule avec un grand sourire et le cœur lourd. La semaine prochaine, elle enterre sa mère bien-aimée.

D’ailleurs, dans le film que Christine Beaulieu lancera samedi, l’équipe a utilisé la photo de sa vraie mère pour incarner également sa mère dans le film. Sur grand écran, elle le verra donc en photos, et dans des petits films Super 8 qui ont également été utilisés. Comme le hasard l’a voulu, le film sort sur les grands écrans vendredi 22 mars au soir, entre la mort et les funérailles.

Et à juste titre. Dans ce thriller psychologique, Christine Beaulieu incarne Louise Denoncourt, une agente de libération conditionnelle qui a perdu sa mère et qui en souffre profondément. Cependant, elle travaille dans une aile expérimentale pour réhabiliter les criminels qui ont commis des meurtres à travers de nombreuses activités, dont le canoë à glace. C’est ici que Louise va se retrouver face à un nouveau détenu qui pourrait bien être l’assassin de sa mère.

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Le film Melting Ice sort sur grand écran ce vendredi.

Photo : Couzin Films

C’est une proposition audacieuse. C’est un film sur la réhabilitation. Que faisons-nous de nos hommes violents ?» soulève l’actrice. Louise croit profondément à la réadaptation et c’était facile pour moi de jouer parce que je crois aussi à la transformation. Je crois que nous pouvons tous travailler sur nous-mêmes, quel que soit le degré de nos difficultés, et que nous pouvons tous sortir de nos cycles de violence ou de victimisation, quelle que soit notre pathologie.

Elle confie aussi qu’elle a elle-même été profondément transformée suite à une thérapie qui a dénoué certains nœuds.

La fonte des glaces en est une métaphore. Comment briser la glace de ces hommes pour transformer quelqu’un ?note Christine Beaulieu. Dans le film, la société n’est pas prête à ça… Tous les gens qui travaillent dans le social et qui tentent de faire la différence se reconnaîtront en Louise. Ils seront touchés, je pense, de la voir partir.

La femme de conviction

Qu’elle parle pour les rivières, contre les barrages hydroélectriques, pour la réhabilitation ou le sort du saumon, on entend la femme de conviction

>>Elle sourit au photographe.>>

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L’actrice et auteure Christine Beaulieu

Photo : Radio-Canada / Hamza Abouelouafaa

Sa rencontre avec Roy Dupuis fait écho à l’élan qu’elle avait déjà. Roy et moi nous sommes rencontrés alors que nous avions déjà plusieurs affinités. J’ai toujours admiré les gens qui avaient des convictions. Depuis que je suis très jeune, ma première inspiration a été ma cousine Maureen.

Maureen qui vivait à Montréal, qui disait à tout le monde de ne pas prendre d’ustensiles en plastique déjà en 1990, qui était consciente des enjeux environnementaux avant son époque.

Elle était très engagée, socialement avant-gardiste et n’avait pas peur de s’exprimer. Je voulais être comme elle. Vous tendez toujours vers ce que vous admirez. Maureen et Roy, ce sont les mêmesnote-t-elle. Je suis devenue une personne à la recherche de ce type d’humain et je me retrouve entourée de personnes comme celle-là.

  • Christine Beaulieu signe samedi : de 10h à 11h30, stand 47
  • Le film La glace fondante sort ce vendredi sur les grands écrans et sera officiellement lancé samedi à Trois-Rivières, au Cinéma Fleur de Lys.
 
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