La ministre de la Culture, Rachida Dati, dénonce un « un aveuglement collectif, un aveuglement qui a duré des années » au sujet des violences sexuelles dans le cinéma français, dans la revue Cinéma français Vendredi 23 février.
Son discours intervient quelques heures avant le 49e Cérémonie des César, à l’Olympia, à Paris, tandis que plusieurs femmes se sont prononcées sur les violences sexuelles et sexistes dans le septième art. « Aujourd’hui, c’est tout un système qui prend conscience de son aveuglement collectif, un aveuglement qui dure depuis des années »souligne le ministre, qui a salué les actions de Judith Godrèche.
L’actrice est devenue la dernière figure de proue du mouvement #metoo français après avoir porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour violences sexuelles et physiques durant son adolescence, ce que ces derniers démentent.
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“Nous ne parlons pas d’art, nous parlons de pédocriminalité”
Judith Godrèche « a dit des choses si simples. Elle a déclaré : « J’étais une enfant. Tu as tout vu et personne n’a rien dit, personne ne m’a contacté”se souvient Rachida Dati. « Ce n’est pas une réalité que je découvre aujourd’hui. Ce n’est pas pour rien que je suis devenu magistrat. Je crois en la justice. Ces crimes, lorsqu’ils ne sont pas prescrits, ce qui est malheureusement souvent le cas, doivent être punis. »développe encore le ministre de la Culture.
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« La liberté de création est totale mais ici nous ne parlons pas d’art, nous parlons de pédocriminalité. Avoir des relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans est un délit.poursuit Rachida Dati, avant de conclure : « C’est une profonde remise en question qui s’ouvre pour le cinéma français. »