pour quelques dollars de plus les Américains peuvent « tuer » la légendaire Ryder Cup

Depuis l’arrivée des pétrodollars saoudiens et la création du Liv golf, l’argent afflue plus que jamais pour les meilleurs joueurs de la planète. Tant mieux pour eux. Mais jamais satisfaits, ils en veulent toujours plus. Jusqu’à l’indécence. Et même la mythique Ryder Cup sera impactée. Pour la première fois depuis la naissance de la compétition biennale Europe – États-Unis en 1927, chaque joueur américain recevra une dotation de 200 000 $ ainsi que 300 000 $ supplémentaires qui seront reversés à une œuvre caritative lors de la prochaine édition à Bethpage (New York) en Septembre 2025. Même si les représentants des USA devront rembourser une partie de leurs gains, le sacrilège est là et marque la fin de cette tradition de ne pas payer les joueurs des deux pays. camps…

Les Européens assurent qu’ils joueront pour la gloire de cette compétition biennale mythique. ” Personnellement, je paierais pour avoir le privilège de jouer la Ryder Cup, » murmura la star de l’équipe européenne Rory McIlroy. Les deux formes de compétition les plus pures dans notre sport à l’heure actuelle sont la Ryder Cup et les Jeux olympiques, et c’est en partie à cause de cela, de la pureté du fait qu’il n’y a pas d’argent en jeu (…) Je ne pense pas qu’aucun des 24 joueurs de chaque équipe ont besoin de ces 400 000 $. Tous les deux ans, il y a 104 et 103 semaines pendant lesquelles vous pouvez jouer au golf et être payé. » On veut y croire. Mais jusqu’à quand ? Il est difficile d’imaginer à terme une équipe de joueurs rémunérés face à une équipe de joueurs « bénévoles ». Et c’est tout à fait humain.

Les Américains ont fait leur choix. Éhonté. La PGA of America a clairement indiqué que « aucun joueur n’a demandé à être payé » et que le conseil d’administration simplement « vomis l’augmentation de l’allocation « . Mais personne n’est dupe… On se souvient du très intéressé Patrick Cantlay, qui lors de la dernière Ryder Cup à Rome en 2023, évoquait les compensations déjà mises en place dans la Presidents Cup (compétition Etats-Unis – reste du monde) où chaque joueur reçoit 250 000 dollars. Le « syndicaliste » Cantlay n’a pas porté sa casquette d’équipe pendant la compétition car il protestait contre le fait que les joueurs n’étaient pas payés. Ce qui s’est attiré les foudres des spectateurs (et de certains médias).

Lire aussi
Golf : le club de St. Andrews, organisateur du British Open, interdit aux femmes transgenres de ses tournois féminins

L’Irlandais Paul McGinley, capitaine de l’équipe européenne victorieuse en 2014 à Gleneagles, a résumé : «Comme beaucoup de choses qui se passent actuellement dans le monde du golf, c’est vraiment dommage. Je sais que nous pratiquons un sport professionnel, mais les meilleurs joueurs ne sont-ils pas suffisamment payés comme ça, assez riches avec ce qu’ils ont ? ça se passe maintenant ? Donner de l’argent aux joueurs de la Ryder Cup, je n’aime pas cette idée, je ne l’aime pas du tout. Ce n’est pas comme si la Ryder Cup était gérée par une entreprise qui conservait tous les bénéfices. L’argent est redistribué pour le bien du golf « . Une chose est sûre : cette cupidité américaine ne contribue pas à changer l’image des golfeurs de haut niveau guidés principalement par l’argent. Et une autre certitude. Ces Américains, désormais défrayés, ont tout intérêt à récupérer le trophée face aux Européens chez eux en septembre…