Attal, Panot, Ciotti… les piques de Barnier aux présidents de groupes à l’Assemblée

Attal, Panot, Ciotti… les piques de Barnier aux présidents de groupes à l’Assemblée
Attal, Panot, Ciotti… les piques de Barnier aux présidents de groupes à l’Assemblée

Le Premier ministre n’a pas hésité à multiplier les piques contre ses adversaires politiques mais aussi contre le camp présidentiel ce mardi soir. Son ironie a cependant épargné la droite tout comme Marine Le Pen.

Un discours de politique générale plutôt poli puis un changement de ton. Après avoir écouté près de trois heures les présidents de groupe se relayer à la tribune pour lui répondre ce mardi soir, le Premier ministre leur a longuement répondu. L’occasion d’envoyer quelques messages en utilisant l’ironie.

Première cible : Gabriel Attal. “M. Attal, je serai très attentif à vos propositions d’économies supplémentaires pour faire face au déficit que j’ai constaté à mon arrivée”, lui a dit le nouveau chef du gouvernement, sous les rires d’une partie de l’hémicycle.

Un bon recadrage pour Attal

“Notre groupe est évidemment prêt à examiner certaines mesures (…) mais nous ne soutiendrons rien qui puisse se faire au détriment de la croissance de notre pays ou du pouvoir d’achat des Français”, avait expliqué un peu plus tôt dans l’après-midi. le président des députés de la Renaissance.

L’ex-locataire de Matignon a rappelé Michel Barnier “ne pas nuire à l’économie réelle de notre pays”appelant le nouveau gouvernement à faire « le choix de l’épargne plutôt que celui des impôts ».

Michel Barnier n’a cependant guère apprécié les critiques en matière de gestion des deniers publics de la part de son prédécesseur – il faut dire que Gabriel Attal a été aux commandes du Budget de 2022 à 2023 puis aux manettes à Matignon pendant plusieurs mois, sans limiter les déficit.

“Plus tu es agressif, plus je serai respectueux”

Depuis son arrivée rue de Varenne, Michel Barnier multiplie également les alertes concernant les finances publiques. Il a ainsi expliqué que la situation financière de la était “Beaucoup plus dégradé qu’on le disait”une critique directe de Gabriel Attal.

Il a détaillé mardi son plan d’action devant les députés, avec une “contribution exceptionnelle pour les Français les plus riches” et une réduction des dépenses publiques.

Si ce n’est pas la première fois que les deux hommes croisent le fer – des critiques au fleuret moucheté avaient déjà été échangées lors de la passation du pouvoir – le barbillon semble avoir fait mouche. D’abord souriant, le visage de Gabriel Attal s’est fermé en entendant les propos de Michel Barnier le visant.

Deuxième personnalité politique à faire les frais de l’ironie du locataire de Matignon : la présidente des députés insoumis Mathilde Panot. «Plus tu es agressif, plus je serai respectueux», lui dit-il.

Même son de cloche pour Cyrielle Chatelain, la patronne des députés écologistes. « Vous voulez déposer une motion de censure avant même que j’ouvre la bouche », a-t-il regretté, avant de souligner qu’il était « très attentif à la transition écologique ». “J’ai même été impliqué dans ce dossier avant vous”, a déclaré celui qui dirigeait le ministère de l’Environnement en 1993.

“Pas le temps” pour Ciotti

Dernier à payer le prix du recadrage de Michel Barnier : Éric Ciotti. Les deux hommes ont longtemps fait campagne ensemble sur les bancs de la droite jusqu’à s’affronter lors des primaires internes en 2021.

« Je te connais bien depuis longtemps. Je ne veux pas discuter avec vous et puis je n’ai pas le temps», a-t-il lancé, acide, contre celui qui est désormais considéré comme un traître par son ancienne famille politique.

Parmi ceux qui échappent à ses flèches : le président des députés LR Laurent Wauquiez, issu de son propre camp et qui a milité pour sa venue à Matignon, et Marine Le Pen.

Il faut dire que la présidente des députés RN tient en grande partie entre ses mains l’avenir de Michel Barnier. Mardi après-midi, elle a évoqué la possibilité de censurer son gouvernement si une nouvelle loi sur l’immigration n’arrive pas au Parlement début 2025. Un véritable défi pour le Premier ministre en l’absence de majorité. Pas question donc d’être trop moqueur.

 
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