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« Oh, Canada » de Paul Schrader, déclin de l’œil – Libération

Critique

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Filmant la vieillesse de Richard Gere dans un film crépusculaire façon autoportrait, le septuagénaire s’attarde sur les regrets d’un documentariste mourant.

Difficile de ne pas voir dans le nouveau film du vétéran Paul Schrader, mettant en scène un cinéaste de fiction au bord de la mort, une forme d’autobiographie de l’auteur, qui, récemment hospitalisé à plusieurs reprises, l’attend probablement également avec un oeil inquiet l’heure de la fin. Oh, le Canada fait également écho au travail de Schrader, qui adapte pour la deuxième fois – vingt-quatre ans plus tard Affliction – un roman de Russell Banks, Renoncement – et trouve pour l’occasion l’interprète de son Gigolo américain. Richard Gere prête ici ses traits désormais creux à Leonard Fife, mourant, documentariste de renom convoqué par d’anciens disciples pour raconter sa vie.

Alors qu’au premier abord le présent de l’interview contraste avec les images numériques cliniques et les flashbacks, baignés dans le grain du film et centrés sur un voyage au Vermont, le road trip mémoriel apparaît vite. plus sinueux que prévu : un plan illustrant un souvenir de Fife répond sans prévenir à un contrechamp en noir et blanc situé deux ans plus tôt ; plus tard, le corps usé de Richard Gere remplacera même celui de Jacob Elordi, qui incarne Fife à la vingtaine.

Don Juan de la deuxième zone

Schrader, connu pour avoir une ligne claire et assurée (même un peu mécanique dans le cas de son précédent

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