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Pourquoi « Piece By Piece », un documentaire sur Pharrell Williams, casse des briques

Pour quoi ? C’est la première question qui me vient à l’esprit lorsque Pièce par pièce par Norman Neville. Ce documentaire sur Pharrell Williams est entièrement réalisé en briques Lego. Dès les premières images, le musicien apporte une réponse concise. Ne pas se montrer est le seul moyen pour lui de se sentir à l’aise en faisant cet exercice.

“J’ai accepté de faire le film, à la seule condition qu’on n’utilise pas les images, seulement l’audio”, précise-t-il dans le dossier de presse. L’intégralité du documentaire doit être animée. » Ce sont donc des représentations de Pharrell Williams et de ses proches qui racontent l’histoire de la star.

La musique en briques

Morgan Neville, documentariste de renom et lauréat d’un Oscar pour À 20 pieds de la célébritémettre son expertise au service de ce projet atypique. « Les Legos sont une véritable métaphore de tout ce qui se passe dans le film », explique-t-il. Ce n’est pas seulement une mode, mais quelque chose qui fait totalement écho à ce que nous disons. » Tel un grand enfant, le réalisateur a assemblé les différentes pièces du récit en entrelaçant trois axes : les images d’archives, les interviews et la représentation de la musique elle-même.

On voit bien les sons que compose Pharrell Williams et cette idée est l’une des plus intéressantes de Pièce par pièce. Cela donne une idée de ce que ressent le musicien qui déclare avoir une approche visuelle de son art. «Dès qu’on entend de la musique, les règles qui régissent la normalité se mettent soudain à diverger», insiste le réalisateur. C’est vraiment la musique qui déclenche la dimension effrayante du film.

Des briques bien animées

De nombreuses personnalités représentées avec beaucoup de succès viennent apporter leurs témoignages. Snoop Dog, Jay-Z, Pusha T, NORE, Gwen Stefani, Missy Elliott, Justin Timberlake et Daft Punk font partie des nombreux participants transformés en créatures Lego croquées avec autant d’humour que de talent. Pharrell Williams lui-même ne manquait pas d’autodérision dans la manière dont il acceptait d’être montré.

D’un point de vue visuel, Pièce par pièce est magnifique. Le travail de Howard Baker et de Pure Imagination Studios mérite des éloges. On retrouve là le côté espiègle qui fait le charme des productions cinématographiques Lego dont l’esthétique chatoyante correspond à l’univers du chanteur. Ses réalisations sont mises en valeur sans même omettre les publicités pour une célèbre marque de restauration rapide.

Briques trop lisses

Cependant, le film, coproduit par Pharrell Williams lui-même, reste trop sage pour décrire sa carrière. Serait-ce aussi pour effacer les polémiques qui ont marqué sa carrière qu’il a choisi de n’apparaître que sous la forme d’une poupée aux expressions limitées ? Contrairement au documentaire, l’animation permet un contrôle total jusqu’à l’image.

C’est là que résident les limites de l’entreprise. Pièce par pièce et ses briques manquent paradoxalement de rugosité pour mieux mettre en valeur une étoile bien plus complexe que des Lego.

 
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