Elle décroche après la première sonnerie. “C’est sympa ce qu’on vient de me dire !” Mais je crois que la mort de Michel y est pour beaucoup. En partant, la France s’est souvenue que tout le monde nous connaissait. » Josiane Balasko est trop intuitive pour philosopher sur le rôle du Splendid dans la compréhension de la société contemporaine. « Quand j’écris, je ne me demande pas si je comprends les gens. J’essaie d’abord de parler des choses qui me touchent. Après ça marche ou pas. Avec le Splendid, notre façon de jouer et d’écrire correspondait certes à une époque, mais elle a résisté à l’épreuve du temps. »
Les audiences toujours élevées des rediffusions de leurs films à la télévision sont une indication de leur popularité maximale. « Ce qui me fait rire, c’est que je croise souvent des gens – même des jeunes – qui connaissent par cœur des répliques des « Bronzés » ou du « Père Noël ». Je les ai oubliés ! »
“J’ai dû attendre quinze ans avant d’avoir mon premier rôle sérieux”
Première femme de notre enquête, Josiane Balasko, comme Gérard Jugnot, a su s’échapper de la comédie pour travailler également dans le cinéma d’art et d’essai. «Je vais t’arrêter tout de suite», plaisante-t-elle. Il m’a fallu attendre quinze ans avant d’avoir mon premier rôle sérieux, dans “Trop belle pour toi”, puis encore vingt ans pour en avoir un deuxième. Et quand j’écris, c’est toujours des comédies. »
Son dernier succès ? Sa pièce « Un chalet à Gstaad » qu’elle joue depuis trois ans. “J’apprécie la chance que j’ai de durer dans ce métier”, poursuit celle qui incarnera bientôt Marguerite Yourcenar à l’écran. Mais, promis, après je ferai encore une très bonne comédie, sous la direction de Jean-Pascal Zadi. » Est-ce là le secret de la longévité du Splendid, savoir tendre la main aux jeunes générations ? ” Probablement. Je remarque surtout qu’il y a un renouveau du genre en France alors que la comédie américaine n’existe quasiment plus. Comme si nous étions enfin devenus les rois de la comédie. »
Les autres femmes du classement
Pourquoi ne pas revenir derrière la caméra, alors qu’elle cartonnait en tant que cinéaste avec « Gazon maudit » ? « Par paresse ! » Un film, c’est trois ans de travail. Imaginez combien de rôles je ne peux pas jouer pendant cette période ! »
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Si elle se réjouit de voir Isabelle Nanty et Valérie Lemercier dans le top 10 de notre enquête, Josiane Balasko souligne l’attachement des Français à Marthe Villalonga. « On se souvient d’elle comme de la mère de Bedos dans « Nous irons tous au paradis ». Je ne la connais pas personnellement, mais dès qu’on la voit sur un écran, on a envie de sourire. C’est la définition d’une bonne comédie : on se sent bien, on est content de voir les personnages. Et cela peut aussi donner des pêches incroyables. » Mots d’experts.