“Je voulais que ce film soit le plus immoral possible car tout le monde n’est pas forcément beau ou gentil…», a déclaré Franck Dubosc à propos de son nouveau film Un ours dans le Jura, qui sera en salles mercredi. Un thriller burlesque, d’où la sauce des frères Coen. Après deux comédies romantiques – Tout le monde debout (2018) et La vie de la rumba (2022) – à contre-courant de Patrick Chirac, son personnage de séducteur impénitent dans la saga CampingFranck Dubosc signe une comédie macabre oscillant du rire à la peur.
Au fin fond du Jura, Cathy (Laure Calamy) et Michel (Franck Dubosc), à la tête d’une exploitation de sapins, se retrouvent la cible de malfrats qui les soupçonnent d’avoir tué deux d’entre eux, en empochant au passage un butin de deux millions. euros. L’enquête est menée par le brigadier local, incarné par Benoît Poelvoorde qui livre lui aussi une composition hors des sentiers battus. “Je voulais que le rire surgisse naturellement, presque implicitement, sans briser l’ambiance sombre“, a déclaré Franck Dubosc à l’AFP. “Même si j’ai été bercé par les films de Bourvil et Ventura notamment +Les Grandes Moules+, j’aime bien le cinéma des frères Coen. Ils osent rire des choses sérieuses. Là où ils m’ont inspiré, c’est en me disant que je pouvais aussi faire rire les gens avec des armes. Au-delà de l’intrigue, les héros deUn ours dans le Jura sont à nouveau d’une profonde humanité, fil conducteur des films réalisés par Franck Dubosc : «il faut toujours qu’il y ait quelque chose en plus derrière le gag ou la tragédie, peut-être parce que la comédie n’est finalement pas mon essence», souligne-t-il.
Avec la réalisation, j’avance, j’explore
“En passant à la réalisation, j’avance, j’explore… Ma chance est d’avoir débuté comme acteur avec un cinéma très populaire, m’empêchant de m’enfermer dans l’élitisme. Cela m’a donné un bon +cardio+ pour aller plus loin, faire autre chose pour ne pas ennuyer le public», explique le comédien et humoriste de 61 ans qui a étudié au conservatoire de Rouen, avec Valérie Lermercier et Karin Viard. Assistant des Bogdanoff pour l’émission de télévision Temps À nous les garçons (1985) de Michel Lang. En 1995, son duo avec Elie Semoun dans Petites annonces va construire sa popularité, aux côtés de plusieurs singles sur scène.
“J’ai toujours aimé réaliser. Enfant, je le faisais déjà avec un appareil photo Super 8 et mes amis. J’ai même souhaité intégrer l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques NDRL, aujourd’hui Fémis). Et puis, j’imaginais que le réalisateur était ennuyeux…», raconte Franck Dubosc qui travaille déjà sur un quatrième long métrage. Reviendra-t-il au one man show ? : « JNe dites pas que c’est fini… Séduire le public de près est une bonne raison, comme le fera Dany Boon», qui revient sur scène en 2025. Franck Dubosc ne compte pas oublier l’indescriptible Patrick Chirac : «Je suis fier de lui. Je l’aime. Je lui dois beaucoup. C’est rare dans la vie d’un acteur d’avoir un tel personnage ! Quand on m’appelle Patrick dans la rue, je ne suis pas offensé. Je sais déjà que quand je mourrai, un journal titrera : +Patrick Chirac est mort+. Je ne fais absolument pas le cinéma d’aujourd’hui pour faire oublier Patrick.“