En ouverture, on assiste à l’élimination d’un mafieux dans une colonie pénitentiaire russe perdue en Sibérie, mission dont « le chasseur » (Aaron Taylor-Johnson) s’extrait alors avec une facilité déconcertante. Seize ans plus tôt, il était l’un des deux fils de l’oligarque Nikolai Kravinoff (Russell Crowe), un baron de la drogue basé en Angleterre qui a poussé leur mère au suicide avant de leur enseigner la dure loi des hommes : devenir des chasseurs plutôt que des proies. Ramené à la vie grâce à une sorte de potion magique suite à une rencontre avec un lion géant en Afrique, Sergei/Kraven échappe alors au contrôle de son père pour devenir ce justicier surhumain et impitoyable. Une « légende » dont un nouveau chef mafieux, le Rhino, va tenter de se débarrasser…
Faible charisme
Toute cette affaire, basée sur des méchants russes, des animaux fantastiques et des superpuissances contre une multitude d’arsenaux privés, est tellement absurde et pleine de clichés que le réalisateur la traite d’emblée comme telle, avec de grands raccourcis qui rappellent les espaces blancs entre les cases d’un film. bande dessinée. L’ennui, c’est qu’on s’en désintéresse tout aussi vite, son souci de lisibilité n’aidant pas plus que le faible charisme de ses acteurs. Les amateurs d’action brutale pourraient néanmoins être satisfaits, tandis que les cinéphiles mettront définitivement un terme à JC Chandor, devenu à 50 ans le dernier d’une longue lignée de cinéastes à avoir abandonné.
« Kraven the Hunter », de JC Chandor (États-Unis, 2024), avec Aaron Taylor-Johnson, Russell Crowe, Ariana DeBose, Alessandro Nivola, Fred Hechinger, Christopher Abbott. 2:07