VIDÉO – Chaque semaine, nos critiques Samuel Douhaire et Marie Sauvion commentent un film sorti en salles. Aujourd’hui, le film de Yórgos Lánthimos, présenté à Cannes et récompensé du prix du meilleur acteur pour Jesse Plemons.
Par Samuel Douhaire, Marie Sauvion
Publié le 29 juin 2024 à 11h00
Yórgos Lanthimos a l’habitude de diviser nos critiques. Trop misanthrope pour les uns, délicieusement grinçant et dérangeant pour les autres. Déjà, Pauvres créatures, en début d’année, n’a pas laissé Samuel et Marie indifférents.
Le réalisateur grec est donc de retour, avec Sortes de gentillesse, une présentation en compétition à Cannes et un prix d’interprétation masculine pour Jesse Plemons. « Si vous partez avec des amis, vous allez vous battre en sortant ! » » prévient Marie Sauvion. Dans ce film à sketches, la réalisatrice pose des questions (« Que faire de sa liberté ? Que faire de son libre arbitre ? ») sans apporter de réponse. « Yorgos Lánthimos ouvre des abîmes et cela me fascine toujours », Marie Sauvion continue.
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Mais parce que tout arrive, pour une fois, Samuel Douhaire ne dira pas seulement du mal de Yórgos Lánthimos car le premier sketch est très bon : « C’est la bonne longueur. Il n’est pas trop malin. Sa mise en scène est propre. Il y a juste ce qu’il faut de maladresse. » Et pour saluer la performance des interprètes (Jesse Plemons, Emma Stone, Willem Dafoe) : « Je l’avoue, Yórgos Lánthimos est un excellent directeur d’acteurs. »
Mais les choses se corsent avec les deux autres sketches. Le naturel du réalisateur revient : trop cruel, trop sadique, voire misanthrope, selon Samuel Douhaire. Marie Sauvion estime au contraire que cette accusation de misanthropie tombe à plat. Oui, il exagère. Oui, il pousse ses personnages au maximum de la folie et de l’absurde. Et c’est ce qui fait la force de ce film. Sortes de gentillesse passionnant.