Leos Carax, souvenirs du présent pour la beauté du geste

Leos Carax, souvenirs du présent pour la beauté du geste
Leos Carax, souvenirs du présent pour la beauté du geste

Ce fut un événement et une des grandes émotions du dernier Festival de Cannes, est enfin sorti en salles ce mercredi, au plus fort de ses 42 minutes, le nouveau film de celui qui depuis 1984 est apparu successivement dans le jeune Rimbaud, comme un poète maudit, disparaissant corps et âme, et revenant sous l’apparence d’un mythe vivant – prenant presque symboliquement (il faut voir la ferveur des jeunes qui assistent à chacune de ses apparitions !) la place d’un Jean-Luc Godard disparu , avec qui il poursuit dans ce film un dialogue ininterrompu depuis avant même ses premières images, reprenant formellement, mais avec beaucoup plus d’humour et d’amour, la structure de son Histoire(s) du cinéma et autre Livre d’images. Comme Léos Carax nous y invite, que cette exclamation en forme de déni enfantin, Ce n’est pas moion l’a compris comme un « c’est nous », ces 40 années qu’on a passées avec ses images et ses sons, son « cinéma-romantisme » hanté par l’amour, la mort et les fantômes, de la vie comme le cinéma, Plan Large vous invite à vous immerger de retour dans 6 stations et autant de longs métrages, dès l’inauguration Un garçon rencontre une fille à la coda provisoire qui est Annetteavec son alter ego à l’écran Denis Lavantde son éditeur depuis ses débuts, ou presque, Nelly QuettierEt Judith Revault d’Allonnes « responsable des cinémas du service Culture et Création du Centre Pompidou », et à ce titre à l’origine lointaine de ce qui est devenu Ce n’est pas moi…

Denis Lavant et Annette, à la sortie de la projection de “C’est pas moi” au Festival de Cannes en mai 2024
© Radio-France -Antoine Guillot

Moteurs sacrés

Pola X

Mauvais sang

Lire aussi :

Holy Motors de Leos Carax de Judith Revault d’Allones aux éditions Yellow Now

De justesse par Denis Lavant, chez Impressions Nouvelles

La revue du cinéma

La chronique de Mathieu Macheret : L’empire des sens de Nagisa Ōshima (édition collector de Carlotta Films)

Nagisa Ōshima n’est pas le premier avec L’empire des sens s’emparer de l’histoire d’Abe Sada, authentique héroïne d’un fait divers sanglant qui fit en 1936 un grand scandale au Japon, le sous-genre érotique complaisant du Pinku Eiga a déjà ravi en elle, mais il est sans doute le premier à ne pas la mépriser, cette geisha, et à faire, en 1976, de son histoire celle d’un amour fou, une véritable « corrida de l’amour », pour reprendre la signification originale du titre japonais, Ai pas de korida

« L’Empire des sens » de Nagisa Oshima
– Carlotta Films

Les annonces de Plan Large

Pour en savoir un peu plus sur Léos Carax, et les films qui l’habitent, sa liste de 50 films est disponible sur LaCinetek, la cinémathèque en ligne des cinéastes. LaCinetek qui a confié ce mois-ci l’exercice à Albert Serra, célèbre le Mois de la fierté avec le Lait Harvey de Gus Van Sant, et propose une sélection thématique de métiers peu représentés à l’écran, elle s’intitule ” À temps plein “. Pour gagner des abonnements d’un an auprès de LaCinetek, c’est désormais sur le compte France Culture Instagram.

Une de nos invitées, Judith Revault d’Allonnes, a orchestré une Week-end merveille au Centre Pompidou, avec des projections et des rencontres passionnantes, pour aller un peu plus loin que le Grand Plan que nous avions consacré au sujet il y a quinze jours. Il reste encore des places, profitez-en !

Deux festivals ouvrent le 18 juin : à Paris, le Festival du Film des Champs-Élyséesavec sa sélection de films indépendants américains et français, et une belle rétrospective des tueurs, en courts et longs métrages, et sur la Côte Basque, la deuxième édition du Festival du cinéma de Biarritz – nouvelles vagues, avec l’actrice espagnole fraîchement récompensée à Cannes pour son incarnation deÉmilie Pérez de Jacques Audiard, Karla Sofia Gasconcomme invité d’honneur.

A la télévision, la chaîne Arte lance la troisième édition de son « ArteKino Classiques », avec 17 grands classiques du cinéma européen en version restaurée, dont le Rome, ville ouverte par Rossellini et Il Bidone de Fellini, qui ouvrent cette nouvelle saison.

Et puis enfin, pour débattre où en est la critique cinématographique, Documentaire sur grand écran vous propose mercredi à 18h30 au Forum des Images de Paris un rencontre avec la rédaction cinéma du quotidien Libération, aujourd’hui et hierle tout suivi de la projection de Les cinéphiles par Louis Skorecki.

Extraits sonores

  • Extrait de Garçon rencontre de Leos Carax (1984)
  • Extrait de Mauvais sang de Leos Carax (1986)
  • Extrait de Les amoureux du Pont-Neuf de Leos Carax (1991)
  • Extrait de Pola X de Leos Carax (1999)
  • Extrait de Moteurs sacrés de Leos Carax (2012)
  • ExtraitAnnette de Leos Carax (2021)
  • Extrait de Mauvais sang de Leos Carax (1986)
  • Extrait de L’empire des sens de Nagisa Ōshima (1976)
  • Musique de L’empire des sens par Minoru Miki
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Après Parasite et Old Boy, sept chefs-d’œuvre coréens moins connus
NEXT un nouveau film d’action avec Sabrina Ouazani sur Prime Video