on a vu Le Comte de Monte-Cristo, et ça compense le fiasco des Trois Mousquetaires

Ecran Large est de retour sur la Croisette pour l’édition 2024 du Festival de Cannes, en partenariat avec Métal Hurlant. Et il est temps de revenir à Le Comte de Monte-Cristo avec Pierre Niney, nouvelle adaptation d’Alexandre Dumas d’Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte.

Métal Hurlant nous accompagne à Cannes cette année, dans notre exploration des diverses sélections du festival. À travers des récits de bandes dessinées et des articles sur l’actualité culturelle, Métal Hurlant développe avec éclectisme, à raison de quatre numéros par an, un imaginaire sans limites. Une ligne éditoriale totalement en adéquation avec la soif d’expérimentation et de découverte du Festival de Cannes.

Quelques mois seulement après la sortie de Trois mousquetaires : MiladyPathé poursuit sa renaissance du film épique d’époque avec une nouvelle adaptation du Comte de Monte-Cristo, porté cette fois par Pierre Niney. L’objectif est le même : faire de ce blockbuster le blockbuster français de l’été, voire de l’année. Sa présence hors compétition à Cannes est-elle de bon augure ?

  • À voir aussi : Notre vidéo sur le box-office des Trois Mousquetaires (et les enjeux pour Pathé)

Le blockbuster français de l’année ?

De quoi s’agit-il ? Edmond Dantès est victime d’un complot qui l’accuse à tort d’un crime le jour de son mariage. Après son évasion du Château d’If après quatorze ans de détention, il fomente sa vengeance sur les hommes qui l’ont trahi sous une nouvelle identité.

Comment était-ce ? Sur Écran Large, nous avons eu l’occasion de revenir à plusieurs reprises sur ce qui constitue, à nos yeux, l’échec artistique de Trois Mousquetaires. Entre ses choix d’adaptation trop littéraux, la laideur de son image et la pauvreté de ses pièces de bravoure (ces plans séquences de l’enfer lors de chaque combat à l’épée, bon Dieu…), l’ambitieux projet mené par Martin Bourboulon nous a déçu.

Or, sur le papier, il y avait quelque chose de fort à vouloir réinvestir le blockbuster français avec un genre autrefois si populaire, en littérature et au cinéma. Par ailleurs, il est bon de rappeler que Pathé et Chapter 2 ont profité de ce démarrage impressionnant de chantier pour s’ouvrir aux financements privés avec le fonds Logical Pictures, et ainsi renouveler leurs méthodes de production.

Passons nos vacances avec Guillaume Canet sur le bassin d’Arcachon

On pourrait donc craindre que Le Comte de Monte-Cristo n’est pas la plaisanterie ultime, d’autant que le film dépend globalement de la même équipe créative. Alexandre De La Patellière et Mathieu Delaporte étaient scénaristes et producteurs de Trois Mousquetaires. Ils ajoutent désormais la casquette de réalisateur… ce qui ne semble pas faire une grande différence.

Cela signifie-t-il que l’échec de Trois Mousquetaires est-ce la faute de l’incompétence de Martin Bourboulon en tant que réalisateur ? En partie oui, même si les deux premiers volets de l’Univers Cinématographique Dumas ont clairement subi le coup dur pour cette nouvelle adaptation des mésaventures d’Edmond Dantès.

Cette fois, la photographie, lumineuse et contrastée, épouse le souffle romantique du livre, notamment dans ses décors d’atelier qui assument leur artificialité ou leur grandiloquence. On sent que ces lieux sont investis, voire imprégnés par la vengeance au long cours du protagoniste.

Il fait nuit

Qu’il s’agisse du bagne ou du sous-sol stylisé qui abrite les secrets du Comte, De La Patellière et Delaporte s’accordent sur une sobriété bienvenue, ponctuée de quelques élans de modernité (plans de drone discrets, focale courte resserrée dans le tunnel creusé par Dantès , un montage un peu plus compact…). Ici, pas de posture à la mode qui voudrait la jouer cool. Ce Comte de Monte-Cristo la sauce 2024 sait ce qu’elle veut être : l’héritier logique des classiques du genre des années 90 (Cyrano de Bergerac, La fille de d’Artagnan).

Avec une sincérité qui flirte parfois avec le ridicule, les deux cinéastes embrassent le texte de Dumas, son langage et sa dimension mélodramatique. Même si le rythme bâtard du long-métrage souffre de certaines ellipses et raccourcis inévitables, il est bien courageux de voir ce blockbuster grand public prendre son temps, construire ses scènes, ses oppositions et ses moments de tension, où Les trois Mousquetaires ne pouvait s’empêcher de sauter du coq à l’âne comme un enfant hyperactif.

Le Comte de Monte-Cristo : photo, Laurent Lafitte, Patrick Mille, Olivier Le MontagnerLe Comte de Monte-Cristo : photo, Laurent Lafitte, Patrick Mille, Olivier Le MontagnerLes trois salauds

Cette volonté de crescendo ne fonctionne pas toujours, mais elle a un argument de poids : la qualité de sa direction d’acteurs. D’Anaïs Demoustier à Bastien Bouillon en passant par Laurent Lafitte, le casting est au diapason de ce lyrisme affirmé, qui sied particulièrement à Pierre Niney. C’est sur ses épaules que repose notre investissement dans la vengeance maladive d’Edmond Dantès, et il nous entraîne sans problème dans les trois heures de ce programme déséquilibré, mais plutôt charmant.

Et quand sort-il ? En France, le film sort en salles le 28 juin.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT un nouveau film d’action avec Sabrina Ouazani sur Prime Video