Avec « Miséricorde » sorti le 16 octobre, le cinéaste français Alain Guiraudie signe un conte philosophique teinté de thriller, se déroulant dans une forêt sauvage qui résonne des désirs retenus et des silences de toute une communauté. Une expérience unique pour la populaire actrice Catherine Frot.
« Miséricorde » d’Alain Guiraudie raconte l’histoire de Jérémie (Félix Kysyl) qui revient à Saint-Martial, petit village ardéchois, pour les funérailles de son ancien patron boulanger. Il emménage quelques jours chez Martine (Catherine Frot), sa veuve, contre l’avis de son propre fils. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue.
Avec “Miséricorde”, Catherine Frot intègre pour la première fois l’univers très libre et très épicé du cinéaste français Alain Guiraudie, à qui l’on doit des films comme “Le Roi de l’évasion”, “L’Inconnu du Lac” ou “Reste vertical”. .
Catherine Frot règne depuis de nombreuses années comme une star populaire du cinéma français. César de la meilleure actrice pour son rôle dans « Marguerite » en 2016, lauréate de deux Molières pour « Un air de famille » en 1995 et « Fleur de cactus » en 2016, révélée avec « La dilettante » en 1998, on la voit dans notamment depuis dans « Vipère au poing », « Odette Toulemonde », ou encore « Les Saveurs du Palais ». L’actrice impose discrètement son élégance et son humanité aux films comiques comme aux films dramatiques et s’impose désormais dans le cinéma unique d’Alain Guiraudie.
Un personnage incontournable
Dans « Miséricorde », Catherine Frot se défend d’être la pièce centrale de ce film où plane le mystère et la mort rôde. “Il y a quelque chose de choral”, estime-t-elle dans l’émission Vertigo du 17 octobre. Si Martine n’est peut-être pas le personnage principal du film, elle en est néanmoins le pilier. Elle occupe toujours la même place, comme une force immuable qui parcourt le long-métrage. Elle semble ressentir les choses, les sentir, sans les dire.
« Elle est la femme du film dans le sens où c’est elle qui reçoit tout le monde pour tenter de dénouer l’intrigue. Parce qu’il y a encore un crime», souligne Catherine Frot. «C’est une femme seule. Elle n’a plus son mari, elle n’a plus son fils. Ce jeune homme. [Jérémie] dérange et attire. Même elle est attirée, mais de manière sobre. Elle ne dit rien. La séduction ne se voit pas, ne se dit pas.
Contenu externe
Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux.
Accepter Plus d’informations
Avec ce rôle, et d’autres avant, Catherine Frot rompt avec la drôle de bourgeoisie à laquelle elle est souvent associée. « Je ne peux pas me contenter d’une seule chose. Je sais que j’ai pu jouer des femmes bourgeoises très drôles, mais toujours assez complexes à mon avis. Je ne peux pas me contenter de la même chose. Mon travail est une exploration. J’aime aller vers des rencontres qui me font réfléchir. C’est une envie de diversité et de voyage », analyse la comédienne.
Entre forme de comédie, intrigue policière et dimension mystique, « Miséricorde » ne rentre pas dans les cases et repousse en tout cas les limites du genre.
Commentaires recueillis par Rafael Wolf
Web adaptation: Lara Donnet
« Miséricorde » d’Alain Guiraudie, avec Catherine Frot, Félix Kysyl, Jacques Delevay, Jean-Baptiste Durand et David Ayala. A voir dans les cinémas francophones depuis le 16 octobre 2024.
