RUMEURS (2024) – Critique – Roy Dupuis et Cate Blanchett piégés dans une étrange satire politique

RUMEURS (2024) – Critique – Roy Dupuis et Cate Blanchett piégés dans une étrange satire politique
RUMEURS (2024) – Critique – Roy Dupuis et Cate Blanchett piégés dans une étrange satire politique

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Canadiens Guy Maddin et ses acolytes Evan et Galen Johnson ont décroché le jackpot avec le casting qu’ils ont su réunir pour Rumeur. De Cate Blanchett à Charles Dance, en passant par Roy Dupuis, Alicia Vikander et Denis Ménochet, ce casting international de haut calibre avait déjà de quoi attirer l’attention.

Paradoxalement, ce qui ressort encore plus, c’est que tout ce beau monde a accepté de se plonger à corps perdu dans une production baignée continuellement d’absurdité politique, de sentiments à fleur de peau, de phénomènes étranges et d’humour décalé, voire délirant. Le tout avec tout l’enthousiasme nécessaire à la réussite d’une telle entreprise.

Rumeur nous invite à accompagner les chefs d’État du G7 lors de leur sommet annuel, qui se déroule cette fois dans un belvédère nouvellement construit au cœur de la campagne allemande.

Tandis que le groupe tente de se mettre d’accord sur les phrases creuses – mais non moins rassurantes et fédératrices – qui devraient former le communiqué officiel qui sera présenté à l’issue de ces quelques jours de « dur » travail, les présidents et autres premiers ministres se retrouvent soudain livrés à eux-mêmes. propres appareils dans le désert, sans qu’il n’y ait aucune trace d’âme vivant à des kilomètres à la ronde.

Ensuite, les jambes du président français semblent s’adoucir, tandis que son homologue américain envisage de se reposer une dernière fois au milieu des bois plutôt que de sauver sa peau. C’est alors à l’intrépide premier ministre du Canada Maxime Laplace (Roy Dupuis) ​​​​et à la chancelière allemande Hilda Orlmann (Cate Blanchett) de prendre les choses en main.

Leur escapade débouchera notamment sur la découverte d’un immense cerveau aux pensées révolutionnaires, d’un rituel ancestral laissant peu de place à l’imagination, et d’une traversée héroïque d’une dizaine de mètres sur un radeau au coeur des ténèbres, morceau épique de musique celtique en fond. c’est fini.

Malgré ses idées disparates, ses ruptures de ton fréquentes et ses élans dramatiques pour le moins impulsifs, ce long-métrage est néanmoins exécuté à partir d’une ligne directrice suffisamment homogène, autour de laquelle tous les éléments finissent par trouver une façon inhabituelle de se réunir. compléter en semant toujours un peu plus de confusion.

Loin de l’approche plus expérimentale des précédentes créations de Guy Maddin, l’essence de Rumeur n’est étonnamment pas tant une question de forme. Le film a plutôt un côté amateur assumé, laissant penser que le trio aux manettes avait une confiance totale dans les moyens de ses interprètes, tout comme ils ont su rendre la pareille à ce qui avait été préalablement couché sur papier.

Cette longue errance au milieu d’une quête de sens ne pouvait qu’aboutir finalement à une vibrante déclaration signifiant tout et rien, prononcée héroïquement par toutes les parties concernées face à un panorama aussi indécent qu’apocalyptique.

Certainement, Rumeur est le genre de proposition dont le caractère peut paraître un peu trop abstrait et insaisissable et ne sera pas la tasse de thé de certains spectateurs. En revanche, les amateurs de cinéma de créateurs friands d’humour absurde comme Quentin Dupieux y trouveront certainement leur bonheur.

Et même si chacun ne peut s’empêcher de se demander, à un moment ou à un autre, ce qu’ils regardent exactement, Maddin, Johnson et Johnson ponctuent parfaitement leur satire politique à travers une avalanche de perles de dialogue, livrées avec toute la conviction souhaitée par les hommes. et des femmes d’État convaincues de ne pouvoir résoudre ou faire avancer le moindre problème comme aucun homme politique avant elles.

 
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