Une satire pour dénoncer le fléau des enlèvements en Haïti

Une satire pour dénoncer le fléau des enlèvements en Haïti
Une satire pour dénoncer le fléau des enlèvements en Haïti

Le film intitulé «Enlèvement Inc.», réalisé par le cinéaste haïtien Bruno Mourralsort ce vendredi 18 octobre en salles en Martinique, au cinéma Madianaet en Guadeloupe, et Cinestar.

Ce long métrage aborde un sujet douloureux, celui des phénomènes de kidnappings en Haïti. Un fléau qui a pris des proportions dramatiques ces dernières années. Cependant, Bruno Mourral a choisi une approche audacieuse pour faire face à cette réalité brutale : la satire.

Un film primé

Enlèvement Inc.» a déjà été primé dans plusieurs festivals prestigieux, notamment au Angoulême Francophone Film Festival et à Festival du film de Sundancece qui témoigne de sa qualité artistique et de l’intérêt qu’il suscite à l’international.

Plus récemment, le film a également brillé lors de la Festival international du film Cinestar en Guadeloupe, où il a reçu le Prix ​​du Jury.

Ce long métrage raconte le monde de Doc et Zoédeux gangsters amateurs passionnés de football, chargés de livrer le fils d’un riche candidat à la présidentielle à leur impitoyable chef.

La situation devient vite incontrôlable lorsque Zoé tue accidentellement l’otage. Avec un tueur à gages à leurs trousses, Doc et Zoe croisent accidentellement la route de Patrick et Laura. Cette dernière est enceinte de neuf mois et Patrick a le malheur de ressembler exactement au fils du sénateur.

Doc et Zoé décident alors de kidnapper le couple pour remplacer l’enfant du candidat décédé.

Une expérience personnelle à l’origine du film

L’idée de «Enlèvement Inc.» tire ses racines de l’expérience personnelle du réalisateur. Bruno Mourral revient sur les circonstances qui ont inspiré la genèse de son film.

Bruno Mourral, réalisateur du film Kidnapping Inc

En 2005, mon père a été assassiné. Je suis retourné en Haïti pour les funérailles de mon père. Et là, j’étais encore à l’école de cinéma. Alors bien sûr, j’avais prévu de faire un film. J’étais dans ce moment tragique de ma vie où j’avais besoin de me changer un peu les idées. Et comme les enlèvements faisaient déjà des ravages en Haïti en 2005, j’ai décidé d’interroger beaucoup de gens. J’ai interviewé des gens qui ont été kidnappés, des gens qui m’ont raconté comment ils s’en étaient sortis. Et beaucoup d’entre eux ont raconté leur histoire avec humour.

Bruno Mourral explique que cet humour, parfois surprenant, est une manière pour les victimes de surmonter ces défis. Dans un pays où les enlèvements sont devenus un phénomène courant, il a noté que les victimes, bien qu’ayant vécu des situations traumatisantes, faisaient souvent preuve d’une légèreté dans leur manière de raconter leur histoire.

C’est quelque chose qui arrive très souvent en Haïti, c’est qu’on a besoin de cet humour pour pouvoir survivre, pour pouvoir alléger nos fardeaux. Chaque fois que j’écoutais ces interviews, il y avait des rires entre nous. Et c’est parce que la situation est très absurde. Je me suis dit que la meilleure façon d’aborder ce sujet, et étant donné que c’est quelque chose qui est toujours d’actualité en Haïti, c’est peut-être de l’aborder avec l’humour.

POUR ECOUTER L’entretien entre Erika Govindoorazoo et le réalisateur Bruno Mourral

Quelques images du tournage ci-dessous. Si vous n’avez pas accès aux photos, cliquez ici.

 
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